La Martinique au Festival de Cannes : "Il faut qu'on ait notre place partout, qu'on occupe la planète !"

Gil Zobda, le reponsable du Bureau des Tournages de la Martinique, se prend en photo avec la comédienne Nadege Beausson-Diagne devant le Palais des Festivals à Cannes.
Présent pour la première fois au Festival de Cannes, le tout récent Bureau d’Accueil des Tournages de la Martinique valorise le territoire sur la Côte d'Azur pour stimuler l’industrie cinématographique locale. Il a officiellement intégré le réseau "Film France", ce dimanche.
 
Après la Guadeloupe, la Guyane et La Réunion, l’industrie cinématographique martiniquaise fait désormais officiellement partie de la Commission nationale du film France, une association chargée de l'attractivité du territoire français pour la production cinématographique et audiovisuelle. 

Rendre la Martinique visible

Présent à Cannes pour valider cette adhésion, Gil Zobda, le responsable du Bureau d’Accueil des Tournages (BAT) de la Martinique se réjouit : "Ça va créer un lien entre les productions d’un côté et de l’autre le savoir-faire local et les ressources locales en matière de techniciens, de comédiens, de décors, de prestataires, d’hébergement, de tout ce que la Martinique peut porter en savoir-faire".

Le président du BAT profite de sa présence sur la Croisette pour nouer des contacts et lancer de nouveaux projets. Car en marge du célèbre festival, mais beaucoup moins connu, le Marché International du Film attire chaque année à Cannes plusieurs milliers de professionnels de la télévision et du cinéma. "Il faut qu'on ait notre place partout, qu'on occupe la planète!" Pour Gil Zobda, Cannes 2019 est l'occasion de rendre la Martinique plus visible sur la planète cinéma, aux côtés d’autres régions et pays qui développent leur industrie depuis plusieurs années.
La Commission Film Martinique a adhéré au réseau Film France.
 

Valoriser le savoir-faire local

Pendant les 12 jours du festival (14-25 mai), le planning de Gil Zobda est chargé. Aux rendez-vous calés depuis plusieurs mois s’ajoutent les rencontres improvisées qui mèneront peut-être à de nouveaux projets en Martinique. Céline Farmachi et Neigeme Glasgow-Maeda sont producteurs. Ils travaillent sur une fiction centrée sur le carnaval aux Antilles-Guyane et sont venus à la rencontre du Martiniquais, installé sous le chapiteau de "Film France". 

Les deux producteurs cherchent à en savoir plus sur les conditions de tournage en Martinique. La présence de Gil Zobda à Cannes facilite les échanges. "C’est indispensable pour nous parce que c’est un relais local avec les compétences locales techniques et humaines, explique Cécile Farmachi qui cherche en parallèle des financements pour ce projet. Les sous, c’est bien mais si on ne sait pas comment les dépenser, où et avec qui, ça ne va pas !"

Son collègue, Antillais basé au Luxembourg, se réjouit également de la présence du BAT Martinique au festival : "Pour la première fois, on a quelqu’un qui peut montrer à tout le monde tous les atouts que la Martinique possède pour des tournages, montrer les différences entre les autres îles de la Caraïbe et les autres îles françaises et aussi toute la particularité de tourner en Martinique."
Originaire des Antilles et installé au Luxembourg, Neigeme Glasgow-Maeda souhaite produire une fiction autour du carnaval.
Si le Marché International du Film est l’occasion de faire de l’œil aux productions extérieures, pas question d’oublier les talents de la Caraïbe. Gil Zobda profite aussi de son séjour à Cannes pour rencontrer les professionnels antillo-guyanais : la comédienne Stana Roumillac à l’affiche de la série Un Si Grand Soleil sur France 2 ou encore le réalisateur Christophe Agelan dont le court-métrage Goyave est sélectionné à Cannes dans la "Semaine du Cinéma Positif".