Martinique : Billy Brighton, passion photo [Tranches de vie]

Billy Brighton
Le Martiniquais Billy Brighton a trouvé un équilibre entre son métier de douanier et sa passion, la photographie. Derrière son appareil il met en scène des modèles issus de la diaspora pour véhiculer ses messages. Son souci, mettre en valeur l'identité des Afro-descendants.
"On voit l'évolution du corps noir dans l'imaginaire occidental". Ainsi parle Billy Brighton de son exposition Bois d'ébène. Elle porte de la période pré-esclavagiste jusqu' à nos jours. Et comme notre société voit "les crispations identitaires" se renforcer, il était important pour Billy de montrer "qu'il n'y a pas qu'une histoire mais plusieurs" concernant l'homme noir de manière générale. Pour faire ce travail il lui a fallu se remettre en question : "Avant j'étais un jeune lambda, ensuite je suis devenu un jeune homme conscient de sa couleur de peau".
 

Émancipation culturelle

Tout commence lorsqu'à seize ans à peine il doit suivre, comme le reste de la famille, son père muté en Martinique. Le choc est brutal pour le natif de Versailles : "Il fallait que je me réapproprie mon île". Les débuts sont douloureux, l'ado a du mal au début : "Ce que je reproche c'est que trop souvent on s'enferme dans des stéréotypes". Heureusement Billy a reçu une véritable éducation antillaise. Il maîtrise donc parfaitement le créole. Cela lui ouvre toutes les portes y compris celles de l'émancipation culturelle. "Sinon j'aime bien mon métier de douanier", dit-il aussi. Aujourd'hui Billy a trouvé son équilibre entre son métier et sa passion.
 
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