"Je déteste être en position de compter les morts", a commenté Clarisse Taron, procureure de la République de Fort-de-France. Les 22 homicides enregistrés lors des neuf premiers mois de l'année sont à rapprocher des 25 recensés en 2019, un record sur les cinq dernières années. Ces deux nouveaux homicides confirment la spirale de violence armée dans laquelle se trouve la Martinique. Selon le parquet, sur les 22 homicides commis depuis le début de l'année, 19 l'ont été par armes à feu.
Gérald Darmanin en Martinique
Le parquet de Fort-de-France estime qu'"un usage d'arme à feu a lieu tous les deux jours en moyenne" sur le territoire martiniquais, "qu'il s'agisse de vol à main armée, de violences avec arme, de tentative d'homicide ou de meurtre", a précisé Clarisse Taron. Interpellé par les élus locaux depuis le mois de juillet sur la sécurité, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin doit se rendre en Martinique samedi.
L'un des deux meurtres commis la semaine dernière a visé, jeudi à Sainte-Marie (nord-est de l'île), Curtis Kaboul, un rappeur guadeloupéen connu sous le nom de "Titis", de passage en Martinique pour le tournage d'un clip. L'auteur présumé du meurtre, âgé de 23 ans, s'est rendu ce week-end, a indiqué le parquet. Il a été mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention provisoire.
Dans la deuxième affaire d'homicide, un ressortissant de Sainte-Lucie âgé de 33 ans a été tué dans la nuit de samedi à dimanche au Lamentin (centre) selon des sources proches de l'enquête, confiée à la section spécialisée de la direction territoriale de la police nationale.