Le parquet de Fort-de-France demande le dépaysement de la procédure ouverte après la plainte qui visait le préfet de Martinique. Cette dernière lui reprochait la publication d'une affiche anti-covid jugée raciste.
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Le parquet de Fort-de-France a requis le dépaysement d'une procédure ouverte après une plainte contre le préfet de Martinique Stanislas Cazelles, après la publication au printemps d'une affiche anti-covid jugée raciste, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.
Ce dépaysement, qui s'il était accepté, entraînerait le transfert du dossier vers une juridiction hors de Martinique, a été demandé par le procureur général Pierre Yves Colliau.
Le procureur a justifié cette requête par "la situation très tendue que connaît la Martinique depuis environ une année" et par "les relations professionnelles étroites entre le ministère public de Fort-de-France, plus généralement les juridictions, avec l'autorité préfectorale martiniquaise". Des liens qui rendraient selon lui "soupçonnable, au nom de l'impartialité objective, toute décision juridictionnelle".
Les poursuites à l'encontre du préfet Cazelles font suite à la publication en mai dernier d'une affiche destinée à promouvoir la distanciation sociale entre les personnes afin de lutter contre le coronavirus.
Elle montrait deux personnages, un Noir et un Blanc, se tenant à un mètre l'un de l'autre, une distance symbolisée par cinq ananas. Qualifiée d'"insultante et raciste" par l'eurodéputée écologiste Karima Delli, elle avait été rapidement retirée et le préfet s'était excusé. Elle fait désormais l'objet d'une plainte pour injures publiques à caractère racial à l'encontre de M. Cazelles.
Cette plainte a été déposée par un groupe de personnes se présentant comme des militants anti-chlordécone (un pesticide dangereux longtemps utilisé dans les bananeraies aux Antilles) et plus connus sous l'appellation collective des "sept d'Océanis".
Ces mêmes militants sont par ailleurs poursuivis pour avoir violemment manifesté contre un centre commercial appartenant au groupe Hayot, qu'ils accusent d'être responsable de la pollution au chlordécone. De graves affrontements s'étaient produits le 13 janvier dernier en marge de leur convocation au tribunal.
Ce sont ces "débordements devant le tribunal judiciaire notamment le 13 janvier" qui ont conduit le parquet à réclamer la délocalisation du dossier, explique le procureur.
Le chlordécone est un pesticide utilisé dans les bananeraies de 1972 à 1993 qui a infiltré les sols antillais pour des centaines d'années et est suspecté d'être à l'origine de cancers de la prostate. Des associations de Martinique espèrent que des poursuites pénales seront engagées contre ses importateurs, faisant valoir qu'il ne peut y avoir de "justice à deux vitesses dans cette affaire d'empoisonnement".
Ce dépaysement, qui s'il était accepté, entraînerait le transfert du dossier vers une juridiction hors de Martinique, a été demandé par le procureur général Pierre Yves Colliau.
"Situation très tendue"
Le procureur a justifié cette requête par "la situation très tendue que connaît la Martinique depuis environ une année" et par "les relations professionnelles étroites entre le ministère public de Fort-de-France, plus généralement les juridictions, avec l'autorité préfectorale martiniquaise". Des liens qui rendraient selon lui "soupçonnable, au nom de l'impartialité objective, toute décision juridictionnelle".Les poursuites à l'encontre du préfet Cazelles font suite à la publication en mai dernier d'une affiche destinée à promouvoir la distanciation sociale entre les personnes afin de lutter contre le coronavirus.
Elle montrait deux personnages, un Noir et un Blanc, se tenant à un mètre l'un de l'autre, une distance symbolisée par cinq ananas. Qualifiée d'"insultante et raciste" par l'eurodéputée écologiste Karima Delli, elle avait été rapidement retirée et le préfet s'était excusé. Elle fait désormais l'objet d'une plainte pour injures publiques à caractère racial à l'encontre de M. Cazelles.
Plainte déposée par un groupe anti-chlordécone
Cette plainte a été déposée par un groupe de personnes se présentant comme des militants anti-chlordécone (un pesticide dangereux longtemps utilisé dans les bananeraies aux Antilles) et plus connus sous l'appellation collective des "sept d'Océanis".Ces mêmes militants sont par ailleurs poursuivis pour avoir violemment manifesté contre un centre commercial appartenant au groupe Hayot, qu'ils accusent d'être responsable de la pollution au chlordécone. De graves affrontements s'étaient produits le 13 janvier dernier en marge de leur convocation au tribunal.
Crainte de débordements
Ce sont ces "débordements devant le tribunal judiciaire notamment le 13 janvier" qui ont conduit le parquet à réclamer la délocalisation du dossier, explique le procureur.Le chlordécone est un pesticide utilisé dans les bananeraies de 1972 à 1993 qui a infiltré les sols antillais pour des centaines d'années et est suspecté d'être à l'origine de cancers de la prostate. Des associations de Martinique espèrent que des poursuites pénales seront engagées contre ses importateurs, faisant valoir qu'il ne peut y avoir de "justice à deux vitesses dans cette affaire d'empoisonnement".