Martinique : trente-cinq personnes hospitalisées après avoir consommé une farine contaminée

Trente-cinq personnes ont été admises au CHU de Martinique depuis dimanche, après avoir été intoxiquées au datura, une plante toxique retrouvée dans un lot de farine de sarrasin bio. 
 
Vingt-cinq personnes ont été intoxiquées au datura, une plante toxique retrouvée dans un lot de farine de sarrasin bio, a indiqué l'unité de toxicologie du CHU de Martinique. Elles présentaient des troubles digestifs, des hallucinations et des signes cardiovasculaires, selon la Cire Antilles (Cellule d'Intervention en Région de Santé publique France). 10 sont encore en cours d'évaluation. Parmi les patients, une famille de sept personnes, dont un enfant de 4 ans et une femme avec de lourds antécédents médicaux, a été intoxiquée dans la nuit de samedi à dimanche. Ils ont porté plainte pour mise en danger de la vie d'autrui.
 

Très peu de cas sévères

Ces personnes ont consommé notamment cette farine pour la chandeleur.  "Pour la plupart des patients, les symptômes (sécheresse buccale, pupilles dilatées, troubles de la vue, tachycardie, agitation, hallucinations, ndlr) n'ont duré que quelques heures. Néanmoins, une patiente a nécessité une hospitalisation de deux jours. Donc pour l'instant nous n'avons que très peu de cas sévères", a expliqué Jacques Rosine, responsable de la Cellule d'Intervention en Région de Santé publique France (Cire). 
 

Première alerte le 22 novembre   

Le datura s'est trouvé présent dans un lot de farine de sarrasin bio complète de deux marques : Naturaline et Moulin des Moines. Des lots qui auraient dû être retirés de la vente depuis le 22 novembre dernier, date à laquelle une première alerte avait été émise par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).

Une autre alerte a été donnée le 26 décembre sur la commercialisation de quatre lots contaminés en Martinique. Le retrait rappel a été immédiatement ordonné, mais les produits d'un nouveau conteneur ont depuis été mis sur le marché. Jusqu'au 4 février, date de publication d'une nouvelle alerte, plusieurs personnes pouvaient encore acheter les lots contaminés dans les grandes surfaces. 
    
"Dès que nous avons eu connaissance du premier cas d'intoxication, nous avons tout de suite fait un communiqué de presse le 4 février et nous sommes tout de suite intervenus chez tous les clients distributeurs du grossiste en Martinique. On a vérifié que les produits étaient bien retirés du marché et que l'affichage de rappel était bien en rayon", a indiqué Véronique Fernandez, inspecteur principale et responsable du service qualité sécurité du pôle C de la Direction Régionale des Entreprises de la Concurrence de la Consommation du travail et de l'emploi, dans un entretien à Martinique la1ère.

L'interview de Véronique Fernandez recueillie par Alain Livori et André Quion-Quion.