Après ses rêves brisés de Jeux olympiques en 2021, à Tokyo, Dimitri Bascou avait émis l’idée d’arrêter sa carrière de sportif de haut niveau. Celle qui lui avait permis de tutoyer les sommets, un soir de 2016 à Amsterdam, où le hurdler martiniquais était allé décrocher le titre de champion d’Europe du 110 mètres haies, en 13 secondes 25.
En 2021, la barre des minimas était fixée à 13’’32 et le Martiniquais avait buté à 13’’47, une déception à l’époque pour l’athlète. Déçu, Dimitri Bascou avait arrêté l’athlétisme et s’était tourné vers la musculation. Mais comme le veut un vieil adage, on n’oublie jamais ses premières amours. Dimitri Bascou ne fait pas entorse à la règle. Pour "dépanner" son club de Noisy le Grand, lors d’une compétition interclub, le natif de Schoelcher, en Martinique, va ressauter les haies et n'atterrira plus. Surpris par ses performances, le hurdler décide de reprendre son destin en main, et de s’offrir une dernière danse, chez lui, à Paris, devant sa famille et ses amis.
À cœur vaillant, rien d’impossible
En 2024, Dimitri Bascou aura 37 ans. À cet âge, de nombreux sportifs ont déjà délaissé les pistes pour les coursives des stades où ils dispensent leurs expertises et leurs conseils aux plus jeunes. Mais le Martiniquais croit en sa bonne étoile et pense que malgré son âge avancé pour un sportif, il pourra être performant à Paris en 2024.
Passé un certain âge, la performance devient difficile, mais pas impossible. Il y a d’autres exemples de sportifs qui réussissent après 35 ans. Et puis les Jeux olympiques auront lieu en France, donc ça donne des ailes.
Dimitri Bascou
Galvanisé par l’idée de briller devant un public qui sera sans doute acquis à sa cause, le hurdler Martiniquais, qui court depuis quelques mois sous la barre des 13 secondes 30, reste tout de même lucide compte tenu de l’adversité. "Aujourd’hui 13''30, c’est bien, mais ce n’est pas assez pour les Jeux olympiques de Paris 2024. À l’entraînement, je vise la barre des 12 secondes, comme ça je pourrais me rapprocher des meilleurs mondiaux, il me reste deux ans pour le faire."
Une reconversion loin des pistes
Malgré son rêve de briller lors des Jeux olympiques de Paris 2024, Dimitri Bascou sait qu'à 35 ans, l’heure de raccrocher les pointes n’est pas loin. Mais le Martiniquais ne compte pas arrêter sa carrière sportive de haut niveau, il pense plutôt à se reconvertir. Il se verrait bien devenir pilote de rallye, pour marcher sur les traces de son idole de jeunesse, Simon Jean-Joseph. "En Martinique, il y avait une étape de rallye qui passait juste en bas de chez moi, et je voyais Simon Jean-Joseph en action. J’ai toujours voulu limiter, car j’étais un grand fan".
Preuve s’il en fallait de sa détermination, depuis quelques années, Dimitri Bascou participe à des camps d’entraînement de pilote et côtoie même les meilleurs français de la discipline. En attendant, l’étoile filante de l’athlétisme français continue sa préparation, pour s’octroyer le droit de rêver et peut-être d'inscrire son nom à côté de l’Américain Dan Kinsey, dernier champion olympique du 110 mètres haie à Paris. C’était en 1924.