Nicolas Hulot a présenté mercredi en Conseil des ministres un projet de loi visant à en finir avec la modeste production d’hydrocarbures en France, dans l’hexagone comme en Outre-mer. En Guyane, le gouvernement donne un peu de temps au temps.
Le projet de loi prévoit qu’aucun nouveau permis d’exploration d’hydrocarbures ne sera attribué, ce qui mettra un terme à la recherche de nouveaux gisements de pétrole ou gaz. Par ailleurs, les concessions d’exploitation existantes ne seront pas renouvelées au-delà de 2040, si bien que la production devrait s’éteindre autour de cette date.
Le gouvernement estime toutefois préserver les droits acquis des foreurs "en permettant la prolongation des permis exclusifs de recherche déjà attribués et le premier octroi d'une concession d'exploitation" selon l'exposé des motifs du projet de loi. Au total, les permis d’exploration terrestres représentent 66.610 km2 en Outre-mer.
Avec ces dispositions, la France entend décourager le recours aux hydrocarbures. Elle veut ainsi tenir ses engagements pris lors de l’accord de Paris sur le climat. Pour cela, le gouvernement entend aussi limiter la consommation d’énergies fossiles. Nicolas Hulot avait déjà annoncé début juillet vouloir mettre fin aux ventes de voiture diesel ou essence dans le pays d’ici à 2040.
Le roi déchu des matières premières
Ces dispositions de sortie progressive et irréversible du pétrole concernent aussi bien la terre ferme que les projets en mer, en outre-mer et en Métropole. Concernant les hydrocarbures non conventionnels comme le gaz de schiste, leur extraction ne sera plus possible, quelle que soit la technique utilisée.La Guyane et son pétrole
Les compagnies pétrolières avaient ces dernières années porté leurs espoirs sur l’Outre-mer, et notamment la Guyane. La société britannique Tullow Oil avait trouvé du pétrole en 2011 au large du département français mais les premiers puits d’appréciation forés par la suite se sont révélés insuffisants. De son côté,Total détient encore une participation de 25 % dans le permis d’exploration de Guyane Maritime, situé à 150 km des côtes. Le 15 mars 2017, la Collectivité Territoriale de Guyane a voté à l’unanimité la prolongation pour trois ans du permis de recherches accordé à Total. Autonomie énergétique et création d'emplois locaux avaient pesé dans la balance. Ce permis accordé à Total n’est pas remis en cause mais la date couperet de 2040 est désormais posée.Le gouvernement estime toutefois préserver les droits acquis des foreurs "en permettant la prolongation des permis exclusifs de recherche déjà attribués et le premier octroi d'une concession d'exploitation" selon l'exposé des motifs du projet de loi. Au total, les permis d’exploration terrestres représentent 66.610 km2 en Outre-mer.
La fin du pétrole Made in France
La France produit environ 815 000 tonnes de pétrole par an, avec 63 petites concessions de proximité, concentrées dans les bassins parisien et aquitain. Cela ne correspond qu’à un modeste 1 % de la consommation nationale : le pays importe massivement son pétrole et son gaz. La dépendance de la France au pétrole étranger est donc colossale. Sur les 54,6 milliards d’euros que représentait la facture énergétique du pays, les produits pétroliers ont compté pour 45 milliards, soit 82 % du montant.Avec ces dispositions, la France entend décourager le recours aux hydrocarbures. Elle veut ainsi tenir ses engagements pris lors de l’accord de Paris sur le climat. Pour cela, le gouvernement entend aussi limiter la consommation d’énergies fossiles. Nicolas Hulot avait déjà annoncé début juillet vouloir mettre fin aux ventes de voiture diesel ou essence dans le pays d’ici à 2040.