À Mayotte, 99 séismes de magnitude supérieure à 3,5 ont été enregistrés ces quinze derniers jours, soit en moyenne cinq par jour, avec une activité allant crescendo sur la période, a indiqué mercredi le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).
En deux semaines, l'île a subi un total de 228 séismes sur la période et "l'activité de faible magnitude (inférieure à 3,5) est importante avec plusieurs séismes par heure", a encore comptabilisé le BRGM. La dernière quinzaine "a été très active et plus forte que la quinzaine précédente", ajoute cette source
dans un communiqué.
"Changement de typologie"
Depuis le 10 mai, le 101è département français subit un phénomène de séismes en essaim et a enregistré plus de 1.330 séismes de plus de 3,5 de magnitude, dont l'épicentre se situe à une quarantaine de kilomètres à l'est de Mamoudzou (chef-lieu de l'île). En mai, cette activité sismique soudaine avait provoqué un vif émoi parmi la population et une partie des habitants avait préféré dormir dehors durant plusieurs semaines. Le BRGM note également "un changement de typologie de certains séismes" et ce, depuis celui du 11 novembre, qui avait provoqué la curiosité de la communauté scientifique mondiale. "On ne sait pas interpréter l'origine de ces signaux (...) atypiques", a indiqué à l'AFP Frédéric Tronel, le directeur du BRGM à Mayotte, faisant valoir "un système de mesure pas suffisamment dimensionné et fin".
"Signaux atypiques"
Si l'origine volcanique du phénomène (avec une composante tectonique) est désormais avérée, ces "signaux atypiques", provenant d'un phénomène se déroulant à 3.500 mètres de profondeur en mer, sont en train d'être étudiés. "On manque complètement d'informations" sur la zone couvrant Mayotte, les Comores et Madagascar, a reconnu Frédéric Tronel. Le directeur du BRGM a précisé que des sismomètres terrestres et marins devraient être mis en place d'ici janvier et qu'une campagne marine de cinq semaines devrait couvrir la zone en 2020.