Mayotte : affrontement entre jeunes et forces de l'ordre après un barrage de collégiens

Des affrontements entre jeunes et forces de l'ordre ont eu lieu mardi matin au sud de la commune chef-lieu de Mamoudzou, à Mayotte, après qu'une centaine de collégiens ont érigé un barrage pour protester contre le retard d'un bus scolaire.
 
Les élèves avaient formé un barrage, sur une route nationale à Tsoundzou 1, au sud de Mamoudzou sur la route nationale 2 vers 6h00 du matin, à la suite d'une panne de bus scolaire qui a occasionné un retard d'une dizaine de minutes dans le ramassage scolaire.
           
Les policiers sont arrivés sur place à 6h30, mais les collégiens ont été rejoints par "de jeunes individus très violents" qui s'en sont pris violemment aux forces de l'ordre, ont jeté des pierres, dégradé et incendié du mobilier urbain, a précisé la préfecture.
           
Six membres des forces de l'ordre ont été blessés, l'un d'entre eux a été hospitalisé. Quatre jeunes, dont trois mineurs ont été interpellés.
           
La gendarmerie est arrivée en renfort et la circulation a été rétablie vers 9h15.

Ce mode d'action est récurrent pour les élèves qui protestent contre les dysfonctionnements du transport scolaire. Mais les barrages sont aussi employés lors de mouvements sociaux, comme ce fut le cas en 2018 pour la grève contre l'insécurité ou en 2011 pour la grève contre la vie chère.
             

Des conséquences pour la circulation

Des centaines d'automobilistes qui se rendaient à Mamoudzou ont été immobilisés. Certains ont dû faire demi-tour, d'autres faire un détour de 40 km pour arriver à destination. Plusieurs véhicules ont été endommagés.
           
Le préfet de Mayotte, Jean-François Colombet a lancé un appel au calme "face à cette violence inouïe et inacceptable dont les services de l'Etat ont une nouvelle fois été victimes". Il a appelé les parents à exercer leur responsabilité éducative.
           
Ces violences interviennent quelques jours après la divulgation des chiffres de la délinquance par la préfecture pour l'année 2019. Une baisse globale de 1,9 % a été constatée par rapport à 2017, alors que les violences physiques non crapuleuses et notamment les violences en milieu scolaire ou envers les forces de l'ordre ont augmenté de 12,3 %.