Mayotte : bientôt un plan renforcé de lutte contre l'immigration clandestine

Le 27 mai, 18 migrants en provenance du Sri Lanka avaient été interpellés par les forces de l'ordre sur une plage du sud de l'île.
Un plan renforcé de lutte contre l'immigration clandestine à Mayotte devrait être annoncé prochainement au niveau gouvernemental, a annoncé le préfet du 101e département français, qui est soumis à une forte pression migratoire.
Le préfet Dominique Sorain, qui présentait vendredi à la presse les derniers chiffres de la délinquance et de l'immigration, a indiqué que Mayotte comptabilisait en juillet 2019 près de 16.000 reconduites à la frontière, des chiffres jusqu'alors jamais atteints, soit plus de 2.500 reconduites par mois. En 2018, année marquée par un fort mouvement social contre l'insécurité et l'immigration clandestine, qui avait paralysé l'île pendant plusieurs semaines au premier semestre, le nombre de reconduites à la frontière s'était établi à 15.000.
         
Le préfet a estimé que des progrès avaient été réalisés pour la sécurité des habitants et des touristes mais que la situation restait fragile. "C'est un combat continuel mené par la police et la gendarmerie à poursuivre, surtout en matière de lutte contre l'immigration clandestine", a-t-il souligné. Il a ajouté qu'un plan renforcé contre l'immigration clandestine devrait être annoncé dans les prochains jours au niveau gouvernemental.
 

Mobilisation accrue 

Emmanuel Macron avait annoncé, en février, lors d'un grand débat avec des élus ultramarins à l'Elysée, une mobilisation accrue de l'Etat contre l'immigration clandestine à Mayotte, dans le style de l'opération "Harpie", qui mêle gendarmes et militaires dans la lutte contre l'orpaillage clandestin en Guyane.
         
Avec 48% d'étrangers au sein de sa population, Mayotte subit une forte pression migratoire, généralement des îles voisines des Comores, dont la plus proche, Anjouan, est à 70 km de ses côtes. Le préfet a insisté sur la coopération avec les Comores. "Cette coopération est nécessaire pour que les Comoriens puissent être soignés et éduqués chez eux. Ce n'est pas le même argent qui sert pour le développement des Comores et au développement de Mayotte", a-t-il précisé.