Mayotte: le Défenseur des droits dénonce des "atteintes graves" aux droits des étrangers en préfecture

Jacques Toubon, Défenseur des droits
Le service des étrangers de la préfecture de Mayotte est fermé depuis plusieurs mois suite à son blocage par des manifestants. Le Défenseur des droits Jacques Toubon alerte sur les "atteintes" aux droits des personnes qui en résultent.
Le Défenseur des droits Jacques Toubon s'est inquiété lundi d'"atteintes graves aux droits des personnes" à Mayotte du fait de la fermeture du services des étrangers de la préfecture, jugeant que "chaque jour qui passe accroît le recul de l'Etat de droit" dans ce département d'Outre-mer.

Rappelant que "depuis plusieurs mois" le service des étrangers est fermé au public "à la suite de plusieurs opérations de blocage menées par des manifestants", le Défenseur juge "particulièrement préoccupantes" les atteintes aux droits résultant de cette fermeture.

"Faute de pouvoir faire renouveler leur titre de séjour, des étrangers en situation régulière ont perdu leur emploi", de jeunes bacheliers dont les dossiers avaient été acceptés dans des universités métropolitaines "n'ont pu quitter l'île" et "des parents d'enfants malades voient leurs droits à l'assurance maladie interrompus", affirme-t-il.
 

Pas de réouverture totale du service des étrangers en vue

M. Toubon précise avoir demandé au ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, le 7 septembre, "de l'informer des mesures envisagées" pour "mettre un terme à cette situation alarmante". Il demeure "dans l'attente" de sa réponse, précise le communiqué, qui "alerte une nouvelle fois le ministre de l'Intérieur(...) sur l'urgence à intervenir".

Bloqué depuis plusieurs mois par des habitants pour en empêcher l'accès aux Comoriens, le service des étrangers (immigration et intégration) de la préfecture de Mayotte avait rouvert partiellement fin août, sous tension, et uniquement pour les enseignants et les malades.

Concernant une réouverture totale, "à ce stade, elle n'est pas du tout à l'ordre du jour", avait alors indiqué Étienne Guillet, le directeur de cabinet du préfet de Mayotte, à l'AFP.