Une vaste opération de vaccination des enfants est en cours à Mayotte. Moins d'un jeune Mahorais sur deux a ses vaccins à jour.
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Elle a "entendu à la télé" qu'une campagne de vaccination gratuite avait lieu. Ticket d'ordre de passage à la main, Zabida attend dans la bibliothèque municipale de Koungou, au nord de Mayotte, transformée en centre de vaccination temporaire, que son fils d'un an soit vacciné.
Dans le calme souvent rompu par des pleurs d'enfants, les habitants sont reçus, en présence d'un traducteur, par les personnels médical et soignant, qui vérifient le carnet de vaccination de chaque enfant, en remettent un au besoin et administrent les injections manquantes.
La loi impose à tous les enfants nés depuis le 1er janvier 11 vaccins obligatoires, contre seulement trois auparavant. Mais à Mayotte, la couverture vaccinale était déjà très insuffisante, et un rattrapage est engagé.
Du 22 mai au 30 juin, près de quarante centres de vaccination, une centaine de réservistes sanitaires et une soixantaine de traducteurs accueillent parents et enfants de moins de six ans pour leur administrer, selon les besoins, trois vaccins couvrant dix maladies.
Paris a annoncé pour cela l'acheminement à Mayotte de près de 100.000 doses de vaccin, de trois types: ROR (rougeole, oreillons, rubéole), Infarix Hexa (diphtérie, tétanos, coqueluche, hépatite B, poliomyélite et infections à Haemophilus), et pneumocoque.
D'après les premiers chiffres de l'ARS, seuls 45% des enfants se présentant ont leurs vaccins à jour. Or, pour qu'une couverture soit efficace, il faut que 90 à 95% de la population soit vaccinée. "Ces résultats montrent clairement la nécessité de cette campagne", souligne le médecin.
Un constat partagé par Boinahéry Mounirou, responsable à la mairie de Koungou, dont les services ont mis à disposition des moyens humains pour coordonner l'opération et organisé des campagnes de sensibilisation via notamment les responsables religieux, chargés d'informer la population lors de réunions publiques ou au sein des mosquées.
Le responsable se réjouit également que cette campagne permette aux enfants bientôt scolarisés d'avoir leur carnet de vaccination à jour, une des exigences pour intégrer l'école mais sur laquelle existe une "tolérance" face aux difficultés rencontrées.
"Il y a une bonne adhésion de la population" à ce dispositif, se félicite-t-il. "Les mamans sont très soucieuses de la vaccination de leurs enfants et de leur santé en général", renchérit une infirmière sur place.
Cette opération permettra également de mener une analyse statistique de la couverture vaccinale par maladie à Mayotte, indique l'ARS. Un plan de vaccination est en cours d'élaboration dans le cadre du plan régional de santé coordonné par l'ARS et implique les PMI, le centre hospitalier de Mayotte et les médecins libéraux afin d'optimiser la couverture vaccinale.
Dans le calme souvent rompu par des pleurs d'enfants, les habitants sont reçus, en présence d'un traducteur, par les personnels médical et soignant, qui vérifient le carnet de vaccination de chaque enfant, en remettent un au besoin et administrent les injections manquantes.
Couverture vaccinale insuffisante
"L'accès à la vaccination est compliquée et difficile (à Mayotte)", notamment en raison du manque de personnels dans les PMI (protection maternelle et infantile) et de "ressources médicales", indique à l'AFP Anne Barbail, médecin au sein de la délégation mahoraise de l'Agence régionale de santé (ARS).La loi impose à tous les enfants nés depuis le 1er janvier 11 vaccins obligatoires, contre seulement trois auparavant. Mais à Mayotte, la couverture vaccinale était déjà très insuffisante, et un rattrapage est engagé.
40 000 enfants à vacciner
"Des signes de maladies infectieuses", dont plusieurs cas de coqueluche ayant entraîné la mort de deux enfants ces derniers mois, ont poussé le ministère de la Santé à lancer un "programme de grande ampleur" à Mayotte (via l'ARS et Santé publique France et en partenariat avec les communes et le Conseil départemental), visant à la vaccination de 40.000 enfants.Du 22 mai au 30 juin, près de quarante centres de vaccination, une centaine de réservistes sanitaires et une soixantaine de traducteurs accueillent parents et enfants de moins de six ans pour leur administrer, selon les besoins, trois vaccins couvrant dix maladies.
Paris a annoncé pour cela l'acheminement à Mayotte de près de 100.000 doses de vaccin, de trois types: ROR (rougeole, oreillons, rubéole), Infarix Hexa (diphtérie, tétanos, coqueluche, hépatite B, poliomyélite et infections à Haemophilus), et pneumocoque.
Moins d'un enfant sur deux a ses vaccins à jour
Au 10 juin, plus de 15.000 enfants ont été vus et plus de 8.500 d'entre eux vaccinés, note l'ARS. "Un enfant sur deux" a ainsi bénéficié "d'un rattrapage vaccinal", comptabilise Anne Barbail, qui souligne cependant qu'on "n'est pas proches d'une couverture vaccinale optimale".D'après les premiers chiffres de l'ARS, seuls 45% des enfants se présentant ont leurs vaccins à jour. Or, pour qu'une couverture soit efficace, il faut que 90 à 95% de la population soit vaccinée. "Ces résultats montrent clairement la nécessité de cette campagne", souligne le médecin.
Un constat partagé par Boinahéry Mounirou, responsable à la mairie de Koungou, dont les services ont mis à disposition des moyens humains pour coordonner l'opération et organisé des campagnes de sensibilisation via notamment les responsables religieux, chargés d'informer la population lors de réunions publiques ou au sein des mosquées.
Le responsable se réjouit également que cette campagne permette aux enfants bientôt scolarisés d'avoir leur carnet de vaccination à jour, une des exigences pour intégrer l'école mais sur laquelle existe une "tolérance" face aux difficultés rencontrées.
Bonne adhésion de la population à l'opération
Ainsi, dans ces dispensaires, antennes PMI mais également MJC et écoles prêtés par les collectivités, des centaines de parents et d'enfants rencontrent chaque jour médecins et vaccinateurs. "On a un objectif de 160 passages par jour et par centre" - un passage pouvant impliquer plusieurs enfants d'une même fratrie - mais ce chiffre est "dépassé", détaille Christophe Decam, coordinateur de Santé publique France à l'AFP."Il y a une bonne adhésion de la population" à ce dispositif, se félicite-t-il. "Les mamans sont très soucieuses de la vaccination de leurs enfants et de leur santé en général", renchérit une infirmière sur place.
Cette opération permettra également de mener une analyse statistique de la couverture vaccinale par maladie à Mayotte, indique l'ARS. Un plan de vaccination est en cours d'élaboration dans le cadre du plan régional de santé coordonné par l'ARS et implique les PMI, le centre hospitalier de Mayotte et les médecins libéraux afin d'optimiser la couverture vaccinale.