Mayotte enregistre le taux de chômage le plus élevé de France

En 2016, Mayotte devient "le département français au taux de chômage le plus élevé", avec un taux de 27,1% de la population active, note l'Institut d'émission des départements d'Outre-mer (Iedom), dans son rapport annuel 2016 sur la conjoncture économique de l'île.
"L'augmentation du nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A inscrits à Pôle Emploi se poursuit à un rythme moins effréné (+4,3 % en 2016 contre +12,9 % en 2015), atteignant 12.043 personnes à fin décembre 2016", explique l'Iedom.
 

En 2016, 3 200 chômeurs de plus qu'en 2015

Et "le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT), calculé par l'INSEE, présente la même tendance haussière qu'en 2015 même s'il décélère légèrement (+3,5 pts en 2016 contre +3,9 pts en 2015). Il s'élève à 27,1% de la population active, soit 17.100 chômeurs (3.200 de plus qu'en 2015)", ajoute l'Institut, qui note que "Mayotte devient ainsi le département français où le taux de chômage est le plus élevé".

 
 

Un afflux de demande malgré des créations d'emploi

Selon l'institut, le marché de l'emploi mahorais "enregistre une croissance continue de la population active" mais "les créations d'emplois ne réussissent pas à absorber cet excès de demande (seuls 1.200 Mahorais ont trouvé un emploi en 2016, portant à 45.400 le nombre de Mahorais ayant un emploi, sur 62.000 actifs)".
Les Mahorais "manifestent de plus en plus leur volonté de travailler et de s'inscrire à Pôle Emploi pour se déclarer officiellement à la recherche d'un emploi, ce qui réduit mécaniquement le +halo+ autour du chômage" (personnes sans emploi et souhaitant travailler mais non considérées comme chômeurs au sens du BIT), même s'il reste "très fort" (24.100 personnes).
 

L'économie mahoraise peine à "trouver les leviers" pour se relancer

Département français depuis seulement 2011, Mayotte a connu une année 2016 marquée au premier semestre par une succession d'événements sociaux, liés notamment à l'immigration.
Une période plus apaisée s'en est suivie, avec la reprise "d'un courant d'activité quasi normal". Mais l'économie mahoraise "peine à trouver les leviers sur lesquels s'appuyer afin de relancer l'activité et redonner confiance aux entreprises", note l'Iedom.
 
"Pour l'avenir, le retour à un meilleur climat de confiance, pour lequel les observateurs estiment qu'il ne peut être que mesuré et progressif, dépendra d'une reprise de la commande publique sur les investissements structurants (accès à l'eau potable, santé, éducation, infrastructures de transport,...), en coordination avec l'effort budgétaire de l'État et les fonds structurels européens", conclut l'Iedom.