A Mayotte, le nombre de migrants en provenance de l'Afrique des Grands Lacs (RDC, Burundi, Rwanda) est en augmentation depuis trois ans, a annoncé lundi le préfet de l'île Dominique Sorain, alertant sur la création de "filières".
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Selon lui, les demandes d'asile issues de personnes venant de la région des Grands Lacs "ont doublé en trois ans". "Sur 839 demandes d'asile" en 2018 à Mayotte, "plus de 500 concernaient surtout des personnes originaires des Grands Lacs", a déclaré le préfet lors d'une conférence de presse à Mamoudzou portant sur le bilan annuel de la délinquance et de la lutte contre l'immigration.
Les éloignements vers les Comores se sont établis à près de 15.000, contre 19.000 en 2017. Mais en décembre, 2.400 personnes ont été éloignées, "un chiffre jamais atteint précédemment en un mois", a indiqué Dominique Sorain, pour qui ce nombre de reconduites "en un temps réduit (...) montre le potentiel" de la lutte contre l'immigration
clandestine.
Les agressions ont reculé de 7,5% et les atteintes aux biens de 16,3%. Selon le préfet, cette baisse est notamment à imputer à la mise en oeuvre du Plan sécurité pour Mayotte annoncé en mars dernier par la ministre des Outre-mer, comprenant des renforts humains et matériels.
Cependant, les violences physiques demeurent proportionnellement plus élevées à Mayotte (11,85 pour 1000 habitants) qu'au niveau national (9,42).
Le phénomène est encore maîtrisable
"Il y a des filières qui se constituent", a ajouté le préfet, estimant qu'il ne fallait "pas hésiter à employer le terme de trafic". "Le signal d'alarme, c'est maintenant", a renchéri le procureur de la République, Camille Miansoni. "Le phénomène est encore maîtrisable. Il faut s'y attaquer maintenant avant que les choses ne s'enkystent", a-t-il insisté. Mayotte subit surtout une forte pression migratoire des îles voisines des Comores.Baisse des reconduites à la frontière
Le préfet a souligné la baisse du nombre de reconduites à la frontière en 2018, en raison de la décision du gouvernement comorien de ne plus accepter sur son sol pendant huit mois, de mars à novembre, ses propres ressortissants expulsés du 101e département français.Les éloignements vers les Comores se sont établis à près de 15.000, contre 19.000 en 2017. Mais en décembre, 2.400 personnes ont été éloignées, "un chiffre jamais atteint précédemment en un mois", a indiqué Dominique Sorain, pour qui ce nombre de reconduites "en un temps réduit (...) montre le potentiel" de la lutte contre l'immigration
clandestine.
Baisse de la délinquance
Le préfet a également mis en avant la baisse de la délinquance générale à Mayotte, avec une diminution en 2018 de 8,8% des faits. "Il y a toujours trop de délinquance (...) mais nous ne sommes plus dans l'augmentation exponentielle de la violence que nous avons connue jusqu'en 2016", a-t-il commenté.Les agressions ont reculé de 7,5% et les atteintes aux biens de 16,3%. Selon le préfet, cette baisse est notamment à imputer à la mise en oeuvre du Plan sécurité pour Mayotte annoncé en mars dernier par la ministre des Outre-mer, comprenant des renforts humains et matériels.
Cependant, les violences physiques demeurent proportionnellement plus élevées à Mayotte (11,85 pour 1000 habitants) qu'au niveau national (9,42).