Mayotte: Hébergement d'urgence trouvé pour les "expulsés"

Place de la République à Mamoudzou à Mayotte
Les familles réfugiées dans un campement de fortune à Mamoudzou (chef-lieu) depuis le 15 mai ont été relogées mercredi en urgence dans un établissement hôtelier de l'île, a constaté une journaliste de l'AFP.
Mardi, les associations leur venant en aide - la Cimade, le Gisti, le Secours Catholique, Médecins du Monde, la Ligue des droits de l'Homme - avaient déposé un "référé liberté" (requête possible lorsque l'on considère qu'une personne morale de droit public porte une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale, ndlr) auprès du tribunal administratif contre la Préfecture de Mayotte et la mairie de Mamoudzou. 
 

Les familles ont été conduites dans un établissement hôtelier du village de Kwalé 

Elles les enjoignaient ainsi à assurer le "relogement en urgence (...) dans des conditions dignes" et "une solution pérenne par la suite". Une audience s'est tenue mercredi après-midi, pendant laquelle un représentant de la préfecture a déclaré qu'"une solution était trouvée", a raconté à l'AFP un membre de la Cimade. Le juge a reporté sa décision à jeudi pour vérifier que "les conditions sont réunies".
 
Mercredi soir, les "200 à 300 personnes" qui campaient encore sur la place de la République ont été conduits dans un établissement hôtelier du village de Kwalé (commune de Mamoudzou) selon le collectif d'associations. "Malgré les efforts déployés par les services de l'État, force est de constater que les personnes qui se sont installées sur cette place ne bénéficient pas de conditions de vie satisfaisantes", a expliqué dans la soirée la préfecture dans un communiqué. 
 

Les familles hébbergées jusqu'à la fin du Ramadan

L'hébergement trouvé est "une solution précaire" pour la Ligue des Droits de l'Homme, puisque le propriétaire de l'établissement s'est spontanément engagé à accueillir les familles "jusqu'à la fin du Ramadan (7 juillet, ndlr)" seulement. "Une solution digne et humaine" devant permettre à tous "de trouver, à court-terme, une solution plus pérenne", a rétorqué la préfecture. De janvier à début juin, les expulsions arbitraires organisées par des collectifs d'habitants de plusieurs communes de Mayotte auraient contraint près "d'un millier" de personnes, en situation régulière ou non, à quitter leurs habitations, selon les chiffres communiqués par les différentes associations. 
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