"Depuis une semaine, nous avons constaté un climat apaisé et serein autour de nos bureaux, après plus de 5 mois de blocage et de manifestations. Nous avons donc repris possession des lieux et reprenons petit à petit nos activités quotidiennes", écrit l'association sur Facebook.
"Dès lors, nous ne poursuivrons pas l'action en justice que nous avions entamée, celle-ci n'étant motivée ni par désir de revanche, ni par volonté d'attiser encore des tensions", poursuit l'association.
Les activités de la Cimade de Mayotte étaient perturbées depuis le 15 décembre par un collectif anti-immigration. Ce jour-là, une audience au tribunal administratif avait conduit à l'annulation d'un arrêté préfectoral de destruction d'un quartier informel à Combani dans le centre de l'île. Parmi les requérants qui contestaient la validité de l'arrêté, figurait la Cimade.
"Appel d'air"
Irrités par cette décision de justice, des membres d'un collectif anti-immigration avaient alors improvisé une manifestation devant le tribunal administratif, et s'étaient ensuite rendus devant la Cimade afin d'en interdire l'accès aux salariés et bénévoles.
À Mayotte, l'activité de l'association consiste pour l'essentiel à fournir des cours d'alphabétisation aux étrangers mais aussi aux natifs de l'île non francophones. La Cimade est toutefois accusée par les collectifs hostiles aux immigrés de créer un "appel d'air".
En décembre, la candidate Marine Le Pen en visite à Mayotte avait attisé ces accusations en se rendant devant le local de la Cimade à Mamoudzou pour apporter son soutien aux manifestants.
Recours en justice
En janvier, les salariés avaient tenté sans succès de retrouver leurs locaux où une présence minimaliste du collectif intimidait les membres de l'association. Le président national Henry Masson s'est rendu à Mayotte en mars pour tenter une médiation, avant d'annoncer un recours en justice.
Selon le dernier recensement de l'INSEE en 2017, 48% de la population de Mayotte était de nationalité étrangère et provenait de l'Union des Comores.