Mayotte: les écoles de Tsingoni fermées après des affrontements entre bandes rivales

Voitures endommagées ou brûlées, habitations incendiées: écoles et collège de la commune de Tsingoni, au centre de Mayotte, sont fermés jusqu'à lundi après des affrontements entre bandes rivales de deux localités voisines, Combani et Miréréni
"Considérant le contexte de tensions et de violences ayant paralysé la commune", le maire de Tsingoni a pris un arrêté fermant toutes les écoles de la commune jusqu'à lundi et notamment le collège qui accueille des enfants des deux villages. Les commerces ont été priés de fermer leurs portes jeudi."On essaie de désamorcer la colère en favorisant le dialogue et pour qu'il n'y ait pas d'esprit de vengeance", explique Ali Abdou, premier adjoint au maire de Tsingoni.

Mercredi, ces heurts ont impliqué environ 200 personnes, a précisé la gendarmerie, qui a mobilisé plus de 120 militaires. Une quarantaine de véhicules ont été endommagés, certains brûlés. Quatre habitations en tôle, dont les occupants avaient fui, ont été incendiées. 
 

Exaspération et impuissance 

Mercredi, les habitants des deux villages ont barré la route pour montrer leur exaspération face à ces phénomènes de violence. Des discussions entre associations et adultes de deux localités ont eu lieu. Mais les violences ont repris à Combani, une supérette a été saccagée, des véhicules garés sur la voie publique incendiés. Les forces de l'ordre ont dû utiliser des grenades lacrymogènes pour répliquer contre les jets de pierre.
 

Ça fait trois jours que je ne dors plus, on nous jette des pierres et on n'arrive pas à identifier ces jeunes pour les calmer. Certains ne sont pas du village, on n'a aucune emprise sur eux, on ne sait pas pourquoi ils se battent

Valdès, le capitaine du club de football de Miréréni


    
Même sentiment d'impuissance du côté de Combani. "J'ai perdu ma voiture, ma femme aussi. Depuis mardi, les discussions étaient en cours avec les gens de Miréréni et la mairie pour trouver une solution et là, mercredi, tout a basculé. Ces jeunes sont venus à Combani, au moment où les forces de l'ordre sont parties souffler (...). Ils sont bien informés, ils sont alcoolisés ou drogués et n'ont rien à perdre", s'inquiète Ahmed, résident de Combani.

La nuit de mercredi à jeudi a été calme, grâce à la présence des gendarmes sur les principaux axes de circulation. Le préfet de Mayotte est attendu jeudi sur place. 

Les violences urbaines sont régulières à Mayotte. Les représentants de l'île ont d'ailleurs été reçus par le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu début septembre pour parler de l'insécurité et y trouver des remèdes durables.