Malgré la demande des élus de l'île, le préfet de Mayotte a décidé du maintien de la législative partielle de ce dimanche. Par ailleurs, en deux jours, 192 personnes en situation irrégulières "ont été éloignées du territoire" selon la préfecture.
#1 Maintien de l’élection législative partielle
Le préfet a opposé une fin de non-recevoir aux élus de Mayotte qui avaient réclamé samedi le report de l'élection législative partielle prévue ce dimanche. Ces élus menés par Mohamed Bacar, le maire de Tsingoni faisaient valoir que "les raisons de sécurité" n’étaient pas remplies et que les candidats n’avaient pas pu faire campagne. Seul, le maire de Mamoudzou s’est désolidarisé de cette demande.Une élection législative partielle est prévue ce dimanche, après l'annulation de l'élection en juin 2017 de Ramlati Ali (LREM) par le Conseil constitutionnel à la suite d'un recours de son opposant, l'avocat Elad Chakrina (LR). Les Sages ont considéré que, eu égard au "faible écart de voix entre les candidats présents au second tour", "la sincérité du scrutin (avait) été altérée".
#2 Demande d’un nouvel émissaire
Cette demande de report du scrutin s'est accompagnée d'une autre demande, formulé par tous les acteurs du mouvement social, d'un nouvel émissaire gouvernemental "avec un mandat qui pourrait engager le gouvernement".En clair, ils souhaitent le remplacement de Jean-Jacques Brot, ancien préfet de Mayotte et émissaire gouvernemental dans ce conflit. Ce dernier ne fait pas l'unanimité, accusé par certains d'avoir une part de responsabilité dans la situation actuelle de l'île.
#3 Expulsions : 192 clandestins éloignés
A Mayotte, "192 personnes" en situation irrégulière "ont été éloignées du territoire" en deux jours au cours d'opérations menées par les forces de l'ordre, a annoncé la préfecture."Conformément aux engagements pris par l'État, plusieurs opérations d'ampleur ont été menées par les forces de sécurité intérieure au cours des dernières 48h", explique la préfecture dans un communiqué du 16 mars. La préfecture précise que 103 personnes ont été interpellées jeudi, et 53 vendredi, lors d'opérations de lutte contre l'immigration clandestine.
#4 Expulsions menés par des villageois
Dans le même temps, des villageois du nord de l'île ont décidé d'organiser eux-mêmes des actions d'expulsion de personnes qu'ils supposent en situation illégale, a indiqué l'un d'eux à l’AFP.Ce collectif, créé lundi suite à l'agression d'un villageois par des coupeurs de route, effectue des "rondes" afin "de démanteler les groupes d'étrangers, comoriens et africains", présumés en situation irrégulière, et les emmener à la gendarmerie.
Le collectif d'habitants a affirmé que la gendarmerie "collaborait" avec eux, ce qu'a formellement démenti un officier responsable de la communication. "
#5 Maintien des barrages
Ce samedi a été marqué par de nombreux barrages. Un mois après le début du mouvement populaire contre l’insécurité, la mobilisation ne semble pas faiblir, même le week-end.
#6 Crainte de pénuries et désorganisation
#7 La météo s’en mêle
Mayotte a été placé en vigilance "orages" en raison de la dépression Eliakim présente sur Madagascar. Le risque orageux va persister dans la nuit de samedi à dimanche selon le communiqué de la préfecture. Ces précipitations seront accompagnées de rafales de vent.