Mayotte: un policier de la DGSI condamné à 12 mois de prison avec sursis pour dénonciation de crimes imaginaires

Le Lieutenant-Colonel Jean-Jacques Quinet et le Procureur Camille Miansoni
Un fonctionnaire de police de la DGSI-Mayotte a été condamné mardi à 12 mois de prison avec sursis et 3 ans d'interdiction d'exercer une fonction publique, pour avoir inventé une histoire d'agression pour justifier le vol de son arme de service, a annoncé le procureur de la République.
 
Le policier, également condamné à une interdiction de porter une arme soumise à autorisation, avait signalé, dimanche, avoir été victime d'une agression de la part de trois cambrioleurs cagoulés dans les locaux de la DGSI, a expliqué le procureur Camille Miansoni, au cours d'une conférence de presse au Tribunal de grande instance à Mamoudzou, en présence du lieutenant-colonel Jean-Jacques Quinet, patron de la
section des recherches de la gendarmerie à Mayotte.
 

Des incohérences et des invraisemblances dans le récit du policier   

"Le récit fourni par ce fonctionnaire indiquait que ces trois individus l'auraient appréhendé, auraient sectionné le câble de la caméra (de surveillance des locaux, Ndlr) et l'auraient bâillonné et attaché à un évier. Ils se seraient ensuite emparés d'une mallette contenant des armes et des munitions", a expliqué le procureur Miansoni.
   
Le policier avait été libéré par des collègues, arrivés quelques temps après. Mais les enquêteurs de la gendarmerie ont fini par mettre au jour des incohérences et des invraisemblances dans le récit du policier. "Au terme des investigations complémentaires, il a fini par reconnaître qu'en
réalité, il a été lui même victime du vol de son arme de service samedi et se trouvant en difficulté par rapport à ce fait, il aurait inventé ce scénario de cambriolage qu'il a livré aux enquêteurs"
, a encore expliqué le procureur.

Placé en garde à vue mardi pour des faits de dénonciation des crimes imaginaires et de vols aggravés, il a été déféré au parquet selon la procédure de "plaider coupable".

Une peine lui a été proposée. Il l'a acceptée et le juge l'a validée mardi soir. Une autre procédure sera engagée sur la disparition de son arme de service. Ce fonctionnaire de 25 ans de carrière n'avait pas d'antécédents.