Sur les murs : 43 photos. Des tirages en couleur ou en noir et blanc entremêlés, en très grande majorité des portraits de femmes et d’hommes, pris sur le vif, au fil des rencontres que le photographe Thierry Cron a tissées avec la population mahoraise durant ses différents séjours sur l’île entre 2014 et 2019. "Pour moi, Mayotte, c'est surtout les gens qui y habitent. Effectivement il y a les décors dans lesquels ils vivent, mais c'est les gens", explique Thierry Cron.
Pourquoi des portraits ? Parce que nous voulions parler en particulier des Mahorais.
Ces dizaines de visages d'habitants de Mayotte sont exposées à l’Orangerie du Sénat, située dans le jardin du Luxembourg à Paris. Un espace qui sert à abriter les plantes les plus fragiles du jardin du Sénat l'hiver et accueille des manifestations culturelles et artistiques l'été.
Alors, Mayotte s’affichant au cœur de la République est plus qu’un symbole pour le journaliste et écrivain mahorais Nassuf Djailani. Il a conseillé le photographe dans les choix des prises de vue à Mayotte et signé les textes du livre accompagnant l’exposition photos. "C'est un grand bonheur pour moi et j'espère que les Mahorais viendront et [qu'ils] seront fiers parce qu'enfin, ici, à Paris, on entend la voix de Mayotte", confie-t-il.
Pas étonnant, dès lors, que ce soit un sénateur mahorais qui inaugure cette série de clichés. Des images qui, au départ du travail du photographe, en 2014, devaient simplement servir de support pour des campagnes publicitaires. Pour Thani Mohamed Soilihi, "c'est une manière de promouvoir l'île", mais aussi de montrer que la modernité n'est pas incompatible avec "notre culture [et] nos traditions qui font partie de notre identité (...) mahoraise."
Un message reçu 5 sur 5 par les premiers visiteurs, la plupart des touristes en visite à Paris. "On voit la vie dans leurs visages et c'est ça qui est touchant", confie l'une d'entre elles.
L’exposition est ouverte au public tous les jours, de 11 h à 19h30, et ce, jusqu’au 7 septembre. L’entrée, gratuite, s’effectue via le jardin du Luxembourg.
►Regardez le reportage de JM. Mazerolle, D. Rousseau-Kaplan, M. Laborie et S. Lemaire :