À​​​​​​​ Mayotte, le taux de chômage a atteint 35% en 2018

Agence Pôle Emploi
Le taux de chômage a atteint 35% à Mayotte en 2018, un record lié au mouvement de contestation populaire qui a paralysé l'île pendant plusieurs semaines en début d'année et à la baisse des contrats aidés, indique mercredi une étude de l'Insee.
Il s'agit d'un "taux jamais atteint dans aucun département d'outre-mer", selon Jamel Mekkaoui, directeur de l'antenne locale de l'Insee. "Mayotte reste le département français avec le taux de chômage le plus élevé (9% en métropole en 2017, entre 18% et 23% dans les autres DOM)", précise l'étude de l'Insee.
 

+5 points en un an

Au total, 25.600 Mahorais âgés de 15 ans et plus étaient au chômage, soit 5.000 chômeurs de plus en un an. Le taux de chômage s'établit à 35%, soit 5 points de plus qu'en 2017.

Si on ajoute également le "halo autour du chômage" - les personnes qui souhaitent travailler mais qui ne sont pas comptabilisées parce qu'elles ne cherchent pas activement ou ne sont pas disponibles immédiatement (+25.800 personnes) -, Mayotte comptabilise 51.400 personnes "sans emploi mais qui souhaitent travailler", précise l'Insee. "C'est 34 % des personnes de 15 ans ou plus."

Entre 2017 et 2018, alors que la population en âge de travailler est toujours plus nombreuse à se présenter sur le marché du travail (+4.500 personnes), le nombre d'emplois a diminué (-1.400 personnes), "en lien avec la baisse des contrats aidés" (-1.900 emplois entre 2017 et 2018), décidé par le gouvernement, et "les mouvements sociaux du début d'année 2018". 
 

Mouvements sociaux

Une partie de la population mahoraise, protestant contre l'insécurité, l'immigration clandestine venant des Comores voisines et l'écart économique et social vis-à-vis de la métropole, a mené pendant plusieurs mois, au premier semestre 2018, un mouvement de grève et de blocage des routes, qui a entrainé la paralysie de l'économie.
    
Cette baisse du nombre d'emploi touche notamment les salariés des collectivités territoriales, particulièrement touchés par la baisse des contrats aidés, et les employés à domicile et les non-salariés, les plus impactés par les grèves et les blocages. Cette dégradation du marché du travail a surtout pénalisé les femmes (42% sont au chômage) et les natifs de l'étranger, essentiellement venus des Comores (51% au chômage).