L'ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault, qui a relancé le débat sur la mémoire de l'esclavage en demandant de rebaptiser une salle Colbert à l'Assemblée nationale, a estimé jeudi sur France Info que "le moment est venu de franchir une nouvelle étape".
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"Ce qu'il faut, plutôt que des graffitis ou des dégradations de monuments, il faut des explications, il faut des plaques explicatives au minimum", a réagi sur Franceinfo le président de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage après qu'un graffiti "Négrophobie d'Etat" a été tagué mardi soir sur la statue de Colbert devant l'Assemblée nationale. Plusieurs responsables politiques, notamment de droite, ont dénoncé mercredi une tentative de "censurer" l'Histoire ou de "culpabilisation".
"Il y a des actes de mémoire, des actes qui sont des actes politiques : nommer une rue, nommer une place, nommer une salle, c'est pas un travail d'histoire, c'est un travail de mémoire", a-t-il aussi fait valoir pour justifier sa demande de rebaptiser la salle Colbert. "La question, c'est de savoir si nous voulons occulter cette page de notre histoire et si on le fait, on ne va pas comprendre ce qui se passe aujourd'hui, notamment dans la difficulté à vaincre les préjugés raciaux, faire reculer les discriminations et le racisme et créer de la concorde et de la cohésion", a mis en garde l'ancien Premier ministre.
Ministre de Louis XIV, Colbert est aussi considéré comme à l'initiative du Code noir, rédigé en 1685 et qui a légiféré sur l'esclavage dans les colonies françaises.
Le meurtre de George Floyd aux États-Unis a provoqué une vague d'indignation, des manifestations et des revendications qui tournent toutes autour de la même chose, c'est-à-dire comment reconnaître cette histoire de l'esclavage, de la colonisation, ses souffrances et ses séquelles, et puis en même temps comment lutter contre le racisme autour de valeurs qui nous rassemblent.
-Jean-Marc Ayrault
Une nouvelle étape
Selon lui, "le moment est venu de franchir une nouvelle étape" en France dans la mémoire de l'esclavage et de la colonisation. "Il ne s'agit pas de porter un jugement, il s'agit de comprendre et de connaître l'histoire", a-t-il insisté, en demandant "Qui connaît le Code noir?"."Il y a des actes de mémoire, des actes qui sont des actes politiques : nommer une rue, nommer une place, nommer une salle, c'est pas un travail d'histoire, c'est un travail de mémoire", a-t-il aussi fait valoir pour justifier sa demande de rebaptiser la salle Colbert. "La question, c'est de savoir si nous voulons occulter cette page de notre histoire et si on le fait, on ne va pas comprendre ce qui se passe aujourd'hui, notamment dans la difficulté à vaincre les préjugés raciaux, faire reculer les discriminations et le racisme et créer de la concorde et de la cohésion", a mis en garde l'ancien Premier ministre.
Ministre de Louis XIV, Colbert est aussi considéré comme à l'initiative du Code noir, rédigé en 1685 et qui a légiféré sur l'esclavage dans les colonies françaises.