Augmentation des crédits, prime pour les "nuiteux"... Même si les annonces du ministère de l’intérieur ont été globalement saluées par les syndicats policiers, du côté de GPX Outre-mer, le constat est plus mitigé. L’association attend la concrétisation de ces mesures. On fait le point.
"C’est un geste fort mais on attend que les mesures soient mises en place avant de se réjouir”, déclare Jimmy Terrine, président de GPX Outre-mer. Pas d’emballement donc, du côté de l’association des Gardiens de la paix d’Outre-mer, après les annonces faites mardi 13 octobre par le ministre de l’intérieur auprès des syndicats policiers. “On ne peut pas encore parler de satisfaction. Ce ne sont que des promesses pour l’instant. On attend leur réelle application", précise Jimmy Terrine.
Il n’empêche, ces mesures sont censées améliorer le quotidien des policiers et parmi elles, la création d’une prime pour les “nuiteux”, les 22.000 policiers qui travaillent de nuit. “On n’a pas encore de calendrier d’application, on parle d’une enveloppe budgétaire qui serait de l’ordre de 15 millions d’euros -et on ne sait pas d’où ils vont les sortir", sourit Jimmy Terrine.
Réclamée de longue date par les organisations syndicales, cette prime dédiée permettra aux fonctionnaires concernés de toucher en moyenne 60 à 100 euros de plus par mois.
Avec cette enveloppe budgétaire, ce sont aussi les heures de nuit qui vont être revalorisées (sont considérées comme heures de nuit les heures de travail après 21h, ndlr). Conséquence : il n’y a pas que le personnel de nuit qui sera concerné, les équipes de jour qui débordent sur la nuit en seront aussi bénéficiaires. “Vous avez souvent des effectifs qui finissent à 23h, qui font du 14h-22h45, 23h, qui ont tendance à déborder sur la nuit, et qui du coup, ne bénéficiaient pas réellement d’heures de nuit.” Et Jimmy Terrine de préciser : “jusqu’ici la majoration pour ces heures étaient ridicule, c’était une des majorations les plus faibles de la fonction publique, même les surveillants de l’administration pénitentiaire gagnent plus en heures de nuit que les fonctionnaires de police”.
Il est aussi question d’une réforme des voies d’avancement des gardiens de la paix, ce qui permettra un avancement semi-automatique au grade de brigadier après 25 ans de service," pour ceux qui le souhaitent", précise Jimmy Terrine. La filière investigation se retrouve également mise en avant avec la revalorisation des fonctions d’officier de police judiciaire : avancement accéléré, revalorisation de la prime OPJ à hauteur de 20% et augmentation du nombre de formateurs.
Parmi les demandes récurrentes des policiers ( syndicats et associations confondues), il y a celle concernant l’anonymat des fonctionnaires dans les procédures judiciaires. ”Il faudrait que d'un point de vue juridique, les policiers soient protégés quand ils sont filmés dans le cadre de leur mission sur la voie publique”, qu’ils soient “floutés” notamment.
“Si on considère qu’il y a eu bavure et qu’ils sont filmés et que cela est ensuite transmis à la justice, alors ok, mais les policiers ne peuvent pas être filmés à tout va et être mis en pâture sur les réseaux sociaux. Il faut que des sanctions soient prises contre les auteurs de ces vidéos. Parce qu'aujourd'hui, on filme les policiers dans leur quotidien et derrière, ce sont des conséquences non seulement pour les eux, mais aussi pour leurs familles et leurs enfants”, explique Jimmy Terrine.
Après l’échange en visioconférence avec le ministère de l’intérieur, les syndicats policiers doivent rencontrer le président de la République demain, jeudi 15 octobre, alors que la profession doit faire face à un malaise grandissant après plusieurs actes de violence à son encontre. Dernière agression en date : celle d’un policier de la Bac renversé par un automobiliste dans l’Essonne dans la nuit de mardi à mercredi. Il a été hospitalisé dans un état grave.
Prime pour les "nuiteux" : une demande de longue date
Il n’empêche, ces mesures sont censées améliorer le quotidien des policiers et parmi elles, la création d’une prime pour les “nuiteux”, les 22.000 policiers qui travaillent de nuit. “On n’a pas encore de calendrier d’application, on parle d’une enveloppe budgétaire qui serait de l’ordre de 15 millions d’euros -et on ne sait pas d’où ils vont les sortir", sourit Jimmy Terrine.Réclamée de longue date par les organisations syndicales, cette prime dédiée permettra aux fonctionnaires concernés de toucher en moyenne 60 à 100 euros de plus par mois.
Avec cette enveloppe budgétaire, ce sont aussi les heures de nuit qui vont être revalorisées (sont considérées comme heures de nuit les heures de travail après 21h, ndlr). Conséquence : il n’y a pas que le personnel de nuit qui sera concerné, les équipes de jour qui débordent sur la nuit en seront aussi bénéficiaires. “Vous avez souvent des effectifs qui finissent à 23h, qui font du 14h-22h45, 23h, qui ont tendance à déborder sur la nuit, et qui du coup, ne bénéficiaient pas réellement d’heures de nuit.” Et Jimmy Terrine de préciser : “jusqu’ici la majoration pour ces heures étaient ridicule, c’était une des majorations les plus faibles de la fonction publique, même les surveillants de l’administration pénitentiaire gagnent plus en heures de nuit que les fonctionnaires de police”.
Mesures sur le déroulement de carrière
Il est aussi question d’une réforme des voies d’avancement des gardiens de la paix, ce qui permettra un avancement semi-automatique au grade de brigadier après 25 ans de service," pour ceux qui le souhaitent", précise Jimmy Terrine. La filière investigation se retrouve également mise en avant avec la revalorisation des fonctions d’officier de police judiciaire : avancement accéléré, revalorisation de la prime OPJ à hauteur de 20% et augmentation du nombre de formateurs.“Il y a énormément de propositions qui répondent à des demandes anciennes, mais on attend vraiment l’application avant de se réjouir”
Plus de moyens matériels
Avec un budget 2021 "en hausse de 325 millions d’euros", le ministre de l’intérieur est en mesure d’apporter des bonnes nouvelles. Ainsi, les crédits consacrés au matériel et aux équipements vont également augmenter de 15 millions d’euros et ceux dédiés au parc automobile de 125 millions d’euros. Cela doit permettre le renouvellement d’un véhicule sur quatre, selon le ministère. Le budget immobilier devrait lui aussi augmenter de 12 millions d’euros et le ministère espère obtenir jusqu’à 740 millions d’euros dans le cadre du plan de relance pour rénover les commissariats notamment.Quelles autres pistes pour améliorer ce quotidien?
Ces annonces préfigurent des améliorations non négligeables, mais les attentes des policiers sont d’un autre ordre, selon Jimmy Terrine.“On voudrait déjà que le Ministère de l’intérieur protège ses fonctionnaires”.
Parmi les demandes récurrentes des policiers ( syndicats et associations confondues), il y a celle concernant l’anonymat des fonctionnaires dans les procédures judiciaires. ”Il faudrait que d'un point de vue juridique, les policiers soient protégés quand ils sont filmés dans le cadre de leur mission sur la voie publique”, qu’ils soient “floutés” notamment.
“Si on considère qu’il y a eu bavure et qu’ils sont filmés et que cela est ensuite transmis à la justice, alors ok, mais les policiers ne peuvent pas être filmés à tout va et être mis en pâture sur les réseaux sociaux. Il faut que des sanctions soient prises contre les auteurs de ces vidéos. Parce qu'aujourd'hui, on filme les policiers dans leur quotidien et derrière, ce sont des conséquences non seulement pour les eux, mais aussi pour leurs familles et leurs enfants”, explique Jimmy Terrine.
Après l’échange en visioconférence avec le ministère de l’intérieur, les syndicats policiers doivent rencontrer le président de la République demain, jeudi 15 octobre, alors que la profession doit faire face à un malaise grandissant après plusieurs actes de violence à son encontre. Dernière agression en date : celle d’un policier de la Bac renversé par un automobiliste dans l’Essonne dans la nuit de mardi à mercredi. Il a été hospitalisé dans un état grave.