Le procès de Madi Mahaboubi, originaire de Mayotte, accusé du viol et du meurtre d'une retraitée britannique en 2015, s'est ouvert mercredi à Agen. L'accusé, déjà condamné pour violences, évoque une pulsion incontrolable.
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"Je n'ai pas pu me contrôler": c'est sous le coup d'une pulsion morbide, qu'il se dit incapable d'expliquer, que Madi Mahaboubi, 32 ans, a tué et violé en 2015 une octogénaire britannique, a-t-il déclaré jeudi à la cour d'assises du Lot-et-Garonne.
Récidiviste
Jugé depuis mercredi à Agen, l'accusé, originaire du département de Mayotte où il avait été condamné en 2005 à huit ans de réclusion pour des violences volontaires ayant entraîné la mort d'une femme, étranglée dans des conditions similaires, avait déjà reconnu durant l'enquête le viol et le meurtre de Violet Price. Mais il n'avait jamais jusqu'alors éclairé les circonstances de ce crime particulièrement violent.
Accro aux films pornographiques et au cannabis
Le 11 avril 2015, la retraitée de 80 ans avait disparu de son domicile au soir d'un barbecue chez des proches où se trouvait l'accusé, qu'elle connaissait: Madi Mahaboubi, origianire de Mayotte, est le frère de sa belle-fille.
Selon le récit qu'il a livré à la cour, l'accusé s'était rendu au domicile de Violet Price à Moustier, près de Marmande, où il pensait trouver sa compagne qui
venait de le quitter: elle ne supportait plus ses menaces de mort, son alcoolisme et ses violences sexuelles inspirées de films pornographiques auxquels il était "accro", tout comme au cannabis.
L'octogénaire le fait entrer et lui propose une tasse de café, sur laquelle les enquêteurs retrouveront d'ailleurs l'ADN de Madi Mahaboubi qui les mènera jusqu'à lui. La vieille dame lui tourne le dos. Sans raison, "c'était plus fort que moi", puis "je l'ai prise par le cou et j'ai serré", raconte méthodiquement l'accusé, d'une voix monocorde, qui tranche avec la brutalité des coups et sévices sexuels détaillés un peu plus tard par le médecin légiste. Selon lequel le viol est survenu avant la mort.
Un déchaînement de violence
"On est sur un déchaînement de violence. En quinze ans de pratique, je n'ai jamais vu une telle hémorragie au niveau de la trachée et du cou", lâchera le praticien. Son crime commis, l'accusé avait emporté le corps dans sa voiture pour le découper en sept morceaux, qu'il avait ensuite enterrés en divers endroits, auxquels il avait fini par mener les enquêteurs.
Accusé de meurtre et de viol, il encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Prévu pour s'achever vendredi, le procès pourrait être prolongé d'un jour.