La bloggeuse Laura Nsafou, aka Mrs Roots, originaire de Martinique sort un album jeunesse "Comme un million de papillons noirs" qui célèbre la beauté des cheveux afro. Un livre qui vise, entre autres, à développer l'estime de soi chez les enfants noirs.
Elle aime les fleurs, les papillons, les éclairs au chocolat et poser des questions. Adé est une jolie petite fille à la peau noire, aux grands yeux bruns et aux cheveux crépus. Une chevelure magnifique et fournie, qui lui vaut néanmoins des moqueries à l'école.
"Comme un million de papillons noirs", raconte comment Adé, blessée par les railleries, va pourtant apprendre, à soigner, brosser, caresser… et aimer de nouveau sa chevelure.
L'auteure, originaire de la Martinique et du Congo, obtient donc carte blanche à partir de la thématique des cheveux, et d'une citation de Toni Morrison dans laquelle l'auteur afro-américaine, prix Nobel de littérature parle de "millions de papillons noirs" pour décrire une chevelure crépue.
J'avais envie de mettre en avant les discriminations entre enfants. Il faut aussi sortir de cet espèce d'idéal qui veut que les enfants soient tous bienveillants. Souvent, si un enfant ne s'aime pas, ce n'est pas inné, c'est une construction qui dépend de l'attitude des autres. Nous participons tous de près ou de loin à leur vécu."
Le résultat : un livre empreint de poésie, loin des clichés, avec une héroïne qui grandit, en France, dans une famille noire. Une combinaison assez rare pour être soulignée, alors que les personnages noirs dans les livres pour enfants sont trop souvent absents, ou associés à un univers (case, savane..) bien éloigné du monde occidental dans lequel ils vivent.
En cas de dépassement, plus que probable, de l'objectif, des exemplaires du livre seront offerts aux bibliothèques.
"Comme un million de papillons noirs", raconte comment Adé, blessée par les railleries, va pourtant apprendre, à soigner, brosser, caresser… et aimer de nouveau sa chevelure.
Une réponse à l'absence de diversité dans les livres pour enfants
Laura Nsafou, bloggeuse afroféministe très active sur les réseaux sociaux sous le pseudonyme de Mrs Roots est à l'origine de l'histoire d'Adé. "J'avais écrit il y a quelques années un article sur le manque de diversité dans la littérature jeunesse, raconte-t-elle. Mon éditrice est tombée dessus, et m'a contactée".L'auteure, originaire de la Martinique et du Congo, obtient donc carte blanche à partir de la thématique des cheveux, et d'une citation de Toni Morrison dans laquelle l'auteur afro-américaine, prix Nobel de littérature parle de "millions de papillons noirs" pour décrire une chevelure crépue.
"Je suis partie de mon expérience personnelle. Un jour comme Adé, après avoir subi des moqueries j'ai dit à ma mère que je n'aimais pas mes cheveux.Si un enfant ne s'aime pas, ce n'est pas inné, c'est une construction qui dépend de l'attitude de l'autre
J'avais envie de mettre en avant les discriminations entre enfants. Il faut aussi sortir de cet espèce d'idéal qui veut que les enfants soient tous bienveillants. Souvent, si un enfant ne s'aime pas, ce n'est pas inné, c'est une construction qui dépend de l'attitude des autres. Nous participons tous de près ou de loin à leur vécu."
Un livre empreint de poésie
L'écriture du livre, empreinte de poésie, s'est faite très rapidement, "en un mois", raconte Laura Nsafou. "Après il a fallu, avec l'éditrice, adapter le texte à un enfant. Et travailler avec l'illustratrice, Barbara Brun, sur des représentations. Nous voulions raconter cette histoire sans tomber dans le carnaval".Le résultat : un livre empreint de poésie, loin des clichés, avec une héroïne qui grandit, en France, dans une famille noire. Une combinaison assez rare pour être soulignée, alors que les personnages noirs dans les livres pour enfants sont trop souvent absents, ou associés à un univers (case, savane..) bien éloigné du monde occidental dans lequel ils vivent.
Une campagne de crowfunding à succès
"Comme un million de papillons noirs" est le deuxième livre des éditions Bilibok, qui ont lancé une campagne participative sur le site Ulele, largement relayée sur les réseaux sociaux, pour financer les 1 000 premiers exemplaires,. En cinq jours, plus de 9 000 euros ont déjà été récoltés, alors que l'objectif était fixé à 10 000 euros sur un mois. "C'est assez impressionnant, reconnaît Laura Nsafou. Même si nous savions qu'il y avait une demande et une attente, nous ne nous attendions pas à un aussi grand succès".En cas de dépassement, plus que probable, de l'objectif, des exemplaires du livre seront offerts aux bibliothèques.