Mondial de Handball féminin : à l’image d’Allison Pineau, les bleues impériales face aux Russes

Bleues, fières et invaincues
La Guadeloupéenne fêtait sa 270 ème sélection face à la Russie. Dans ce championnat du monde elle ne cesse de tirer le groupe vers le haut avec son immense expérience. Après la victoire 33-28 face à la Russie, place maintenant à la Suède en quart de finale mercredi soir

Comment fait-elle ?
A 32 ans Allison Pineau tient toujours le haut du pavé, elle a une soif insatiable de victoire et de médailles. Elle a tout gagné en équipe de France et il ne lui manque qu’une ligue des champions en club. Ce sera peut-être son dernier club de Krim de Ljubljana en Slovénie où elle a retrouvé d’ailleurs Océane Sercien-Ugolin, l’une des autres « gwada girls » des Bleues.

Dans ce mondial, Allison, est beaucoup utilisée en défense, elle apporte des choses à cette équipe de France, prend ses responsabilités sur le terrain. On l'a vu jouer plus en attaque (elle marque 5 buts contre les Russes) et être l’auteur de gestes magiques comme des passes dans le dos

Les gardiennes de la défense, Alison Pineau et Béatrice Edwige se félicitent mutuellement

Angélique Spincer notre consultante pour les 1eres reste admirative devant  cette longévité :

"Allison, je la connais bien, j’ai commencé avec elle quand elle était au centre de formation à Issy Paris et moi j’étais pro. C’était un bébé, elle est restée humble, elle a toujours su ce qu’elle voulait, elle mérite amplement tout ce qui lui arrive. Elle a été très tôt meilleure joueuse du monde, avec son entourage elle a bien géré ça, avec un palmarès de folie."

Cette longévité Allison ne l’a pas volé, elle mérite d’être là avec ses capacités à porter l’équipe. Elle reste une joueuse emblématique de l’équipe de France.

Angélique Spincer, consultante handball 1ères

 

Allison, elle, reste mesurée après cette victoire contre les Russes, posée tranquillement dans la zone mixte et enchaînant les interviews. "Il a fallu trouver le bon tempo, et la machine s’est mise en route petit à petit en trouvant les bonnes solutions défensivement et offensivement".

La maîtrise bleue

« Quand il a fallu enfoncer le clou on a su le faire. On marque 33 buts. Ça m’a rappelé la finale olympique quand on avait bien dominé les débats. Même si ce soir elles n’alignaient pas la même équipe face à nous, plus jeune, mais invaincue comme nous."

Quand on rappelle à la Guadeloupéenne ce chiffre astronomique des 270 sélections, Allison, reste égale à elle-même. Pas vraiment d’émotion apparente, mais une sérénité intérieure
« C’est ce genre de match que j’attends, je connais mon rôle dans cette équipe, et je suis toujours prête pour ces grands matchs ».

Pour moi c’est spécial ce maillot bleu. 270 sélections ? Ça ne me rajeunit pas du tout, mais ça me permet de mesurer toute l’ampleur de ma carrière.

Allison Pineau, arrière gauche équipe de France

 

Angélique Spincer note aussi ce plein de confiance dont les filles d’Olivier Krumbholz font montre au fur et à mesure des matchs de ce Mondial.
Rappelons qu’elles sont toujours invaincues.

Méline Nocandy feu follet de l'attaque bleue


« C’était un match plein et abouti, même si sur la fin on aurait pu garder un écart plus large. Mais la confiance on en a beaucoup en vue du quart de finale. Toutes nos forces vives sont là et on se demande qui peut venir nous embêter
Cette équipe a de valeurs et des convictions, sa marque de fabrique est la défense même si c’est le match on prend le plus de buts, mais on avait la meilleure attaque du tournoi en face de nous.
On ne va pas se mentir mais on a aussi la meilleure paire de gardiennes au monde, Glauser Darleux, alors on peut voyager tranquilles. On a du danger partout c’est ça qui est intéressant »

Se méfier de la Suède

L’adversaire en quart de finale sera la Suède qui s’est ouvert la porte en faisant un match nul contre la Norvège. Même si les Françaises savent les jouer, même si le haut du tableau fait éviter les Norvégiennes, et donnerait en cas de victoire le Danemark ou le Brésil, il ne faut pas vendre la peau de l’ours scandinave avant de l’avoir tué.

Angélique Spincer rappelle justement. « Le danger est de croire qu’on est déjà arrivé mais ce n’est pas le genre de la maison » 

On est championnes olympiques ce sont les autres qui doivent nous craindre. Il faut aller cherche ce titre de championnes du monde car personne ne veut tomber sur la France.  

Angélique Spincer, consultante handball 1ères

 

Allison Pineau connait très bien la Suède : "Ça s’annonce électrique, comme aux Jeux. C’est une équipe en pleine confiance. C’est fort physiquement, ça impacte et ça court très vite, ça déborde beaucoup. On a l’habitude des équipes scandinaves. Même si elles ont un style différent du nôtre, ça s’annonce difficile. Mais on va rester fidèles à notre image et on va bien le préparer. Il faut rester humble face à ces Suédoises. Si on veut aller au bout il faut battre les meilleurs et la Suède en fait partie".

La joie d'Orlane Kanor après son but


Orlane Kanor le retour

Propos corroborés par Orlane Kanor, qui a fait ses premiers pas dans ce mondial avec un but inscrit. Rappelée cette semaine par Olivier Krumbholz, la Guadeloupéenne a presque oublié sa blessure aux ligaments du genou qui lui avait fait rater les Jeux Olympiques.
« Tout s’est bien passé, on a enchaîné avec le staff et les kinés, on avance et me voilà ici. Mais je n’étais pas prête à y être. Comme physiquement et mentalement je suis bien, je suis vraiment contente d’être ici et si je peux aider l’équipe c’est bien,"

La Suède qui se profile ne lui fait pas peur. « Air Kanor » a repris ses liaisons dans la zone offensive, notamment avec Méline Nocandy.
Les deux Guadeloupéennes se trouvent les yeux fermés depuis des années à Metz. Ce sera un atout pour le quart de finale
« Roberts l’arrière gauche est en feu, elles ont de bonnes ailières, de bonnes gardiennes et deux bons pivots, ça va être un match de haut niveau et on l’attend avec impatience », analyse Orlane Kanor. 

Même son de cloche chez Méline Nocandy, efficace aussi en attaque (4 buts) et décisive dans ce match contre les Russes :
« On sait qui si on veut aller loin il faut être efficace et marquer, il faut créer et c’est le début d’une nouvelle aventure car désormais ce sont des matchs couperets. Les suédoises ? En général on arrive à s’en sortir contre elles, on les a battu deux fois aux JO, elles vont peut-être penser à une revanche. »

Pour nous nous la page des JO est tournée, on est entièrement dans ce mondial et on va continuer d’écrire notre propre histoire 

Méline Nocandy, demi-centre équipe de France

 

Le match de mercredi soir peut permettre aux Bleues de revenir progressivement sur le toit du monde, après celui de l’Olympe. Les garçons après Pékin en 2008 avaient triomphé en dans le mondial Croate en 2009. C'était le début d’une domination sans partage sur la planète handball. Et si les Bleues devenaient les Expertes ?