Mondial de handball, Méline Nocandy la Guadeloupéenne rêve d'or « Je veux la plus belle des médailles ! »

Méline Nocandy avec 3 buts décisifs, a contribué à la victoire des bleues.
Après leur victoire 23-22 face au Danemark, les filles de l’équipe de France de handball disputeront la finale du championnat du monde, dimanche contre la Norvège. Quatre mois après les JO, c’est une nouvelle finale internationale pour un groupe bien décidé d’aller au bout de l’aventure Espagnole.

La machine était un peu grippée ce vendredi soir, mais elle fonctionnait toujours. La force des bleues dans cette demi-finale est de n’avoir rien lâché, d’avoir su inverser la tendance d’un match mal embarqué, et d’avoir porté l‘estocade au bon moment. Les Danoises doivent s’en mordre les doigts, elles joueront pour le bronze, les Françaises joueront pour l’or.

Comme la tortue de la fable, l’équipe de France a su sur le fil dépasser le Danemark. Mais le scénario est différent car les scandinaves ont vraiment été brillantes, pendant presque tout le match, et ne sont égarées en route qu'à trois minutes de la fin.
Angélique Spincer notre consultante, revient dans l’analyse du match, en deux temps. Côté pile, le cœur parle :

« Ce soir en tant que supportrice j’ai ressenti beaucoup d’émotion je suis émue car c’était une partie mal engagée »

Le temps règlementaire est terminé, les 6 filles du mur bleu s'elèvent ensemble pour contrer le dernier coup-franc de Anne-Mette Hansen, "No Pasaran" !

Côté face la suite de l’analyse de l’entraineur de Plan-de-Cuques est tout de suite plus technique.  

« On était crispées, pendant 30 minutes, ça a mis du temps à se décanter mais en même temps on n’a pas paniqué. On est restées sereines, on a fait le dos rond. Quand on a mis en place la défense 1/5 ça nous a permis de retrouver de l’allant, au contraire du début de match où on les attendait trop avec notre défense 0/6. Notre défense étagée avec Estelle (Nze-Minko) devant nous a permis de récupérer des ballons. Et puis Allison et Béa (Edwige) ont su élever leur niveau d’exigence très vite pour pouvoir faire déjouer les Danoises. Quand tout s’est renversé elles ont remonté la pente avec tout le monde »
 

La capacité d’adaptation des bleues

Cette capacité de l’équipe de France de savoir changer son dispositif selon le cours d’un match, d’être une équipe caméléon, fait douter beaucoup ses adversaires. C’est peut-être la patte d'Olivier Krumbholz, en tout cas celle d’un staff très pointu techniquement. Les Françaises ont toujours été menés dans le match et on pris l’avantage pour la première fois a la 57èminute

C’est la marque des grandes équipes. Avant, ces matchs où on ne jouait pas bien, on ne les gagnait pas. Cette équipe a des ressources, des valeurs, et il faut garder ça. C’est la grosse satisfaction de cette rencontre

Angélique Spincer, consultante handball 1ères

 

En se tournant vers l’une des cadres de groupe on a la même analyse en retour avec l’impression que l’équipe de France a presque plus refusé de perdre plutôt que d’afficher la volonté de gagner.
Et Allison Pineau la Guadeloupéenne a tenu la baraque quand le bateau tanguait.

« Ce soir on a vraiment une victoire qu’on est allé chercher dans nos tripes. C’est le match le plus difficile de ce Mondial face à un adversaire qui était bien préparé et nous attendait. Elles nous ont posé des problèmes défensivement, le 0/6 n’a pas fonctionné et on a sorti de la boîte le 1/5. Ça leur a posé des problèmes et ça nous a permis de revenir, ça nous a donné la force de nous battre »

En duel, Béatrice Edwige s'oppose a Anne-Mette Hansen, avantage à la Française


 

Quatre mois après Tokyo on est encore en finale, ce match est extraordinaire, complètement dingue, car le scenario n’était pas écrit d’avance. Ce n’est pas la première fois que ça nous arrive, on a pompé pas mal d’énergie mentale car honnêtement on a vraiment dû s’employer

Allison Pineau, demi-centre équipe de France

 

Mentalement les bleues se sont retrouvées dans le combat face aux Danoises. La suite en devenait presque logique
"J’avais annoncé qu’on allait gagner d’un but "  se souvient aussi Allison.

Méline Nocandy, précieuse en attaque selon notre consultante handball, est aux côtés de son aînée, Allison, dans la zone mixte de Granollers. Elle est encore sous le coup d’une autre émotion

« On a refusé de perdre ce n’était pas possible pour nous, alors on a sorti le cœur, le courage, les tripes, je n’oublierai jamais cette victoire.
C’est la première fois, depuis la crise sanitaire, qu’on joue avec du public un match d’une telle importance. Tous nos supporters étaient là et poussaient. On ne devait pas les décevoir »

La Norvège en guise de dessert

Il faut aller chercher l’or, ce sera face à la Norvège. Un classique, entre les deux meilleures équipes de la planète du handball féminin depuis quelques années. Elles se connaissent par cœur. La seule interrogation, les bleues auront-elle récupéré du choc face au Danemark ? Alors que dans le même temps les Norvégiennes ont déroulé tranquillement face à l’Espagne.

Dans le contenu et la qualité on est plus régulières et plus denses, mais ça reste très ouvert. C'est une finale, Il faudra faire un gros match pour aller chercher le titre

Angélique Spincer, consultante handball 1ères

 

Angélique Spincer voit aussi des failles dans le jeu des coéquipières de la géniale meneuse de jeu Stine Oftedal.

« Leur victoire face à l’Espagne est logique mais avec beaucoup de déchets. Il y a des failles dans leur jeu, défensivement et individuellement c’est moins dense que le Danemark. Et si on arrive à couper la relation Oftedal/Mork ça nous facilitera le travail.
De plus notre défense 1/5 leur posera des problèmes, car la 1/5 des Espagnoles leur en a posé.  »

« Bien sûr elles sont expérimentées, il faudra savoir comment chaque équipe a digéré sa demi-finale. On a laissé des plumes face aux Danoises, mais si on est régulières on y arrivera. Il ne faudra pas attendre quarante minutes » continue la Réunionnaise

Océane Sercien-Ugolin en tête, es bleues savourent avec leurs supporters

Les joueuses elles, sont déterminées, Allison Pineau et Méline Nocandy en zone mixte quelques minutes après le match n'ont qu'une seule chose en tête :

« On est assurées d’une médaille mais l’argent ne m’intéresse pas du tout, ce sera pour l’or. La Norvège joue différemment c’est clair, il va falloir souffler un bon coup. On va essayer de savourer mais ça été costaud cette demi-finale » assure la plus ancienne.

« Il nous reste de l’énergie, je n’avais pas de médaille dans un mondial maintenant que j’ai la possibilité d’en avoir une, je veux la plus belle et grimper sur la plus haute marche du podium

Méline Nocandy, demi-centre équipe de France

 

La finale se déroulera dimanche à 17 h 30 dimanche. Unies comme elles l’ont été en seconde période, les filles en or de Tokyo pourront rêver de bâtir des châteaux en Espagne, et se parer d’or. Il faudra mater le taureau Norvégien et ses fans. Mais l’arène Catalane sera aussi remplie de nombreux supporters Français, car la frontière est toute proche. Ça se jouera au combat, « à la muerte »!