L’équipe de France d’escrime était arrivée en Italie pour ces championnats du monde, avec plusieurs titres à défendre. Considérée comme l’une des plus grandes nations en matière d’escrime, les Bleus avaient donc un statut à assurer, mais au sortir de l’épreuve, ils ne rentrent qu’avec six médailles. Un bilan comptable faible, certes, mais l’équipe de France reste dans le top 3 des meilleures nations, derrière la Hongrie et l'Italie, vainqueur de ces Mondiaux avec quatre médailles d'or.
Emmené par le vice-champion olympique à Tokyo, le Guadeloupéen Enzo Lefort, les fleurettistes français sont tombés dès les quarts de finale ce dimanche 30 juillet. Les Bleus se sont inclinés 45-38 face à la Chine, douzième nation mondiale.
Marie – Florence Candassamy la nouvelle reine de l’épée
Mardi 25 juillet, Marie-Florence Candassamy avait ouvert de fort belle manière la voie pour l’escrime français, en décrochant le titre de championne du monde à l’épée. À 32 ans, la Guadeloupéenne s’est offert à Milan en Italie son premier titre en individuel, après plusieurs médailles par équipe. Lors de ce championnat du monde, l’épéiste est montée en pression à chaque combat et a semblé sûre d’elle au fur et à mesure que les adversaires se présentaient face à elle. Après deux finales de suite perdues, Marie-Florence Candassamy n’a cette fois pas tremblé face à l’Italienne Alberta Santuccio, et s’impose 15 – 12.
Avec ce succès, la nouvelle reine de l’épée française met fin à treize ans de disette mondiale pour l’équipe de France d’épée. Le dernier titre mondial pour les tricolores remontes à 2010, grâce à Maureen Nisima. À un an des Jeux Olympiques de Paris 2024, Marie-Florence Candassamy se positionne comme une potentielle chance de médaille pour la France.
Enzo Lefort chute de son trône
Double champion du monde en titre de fleuret, Enzo Lefort s’est cette fois contenté de la médaille de bronze au championnat du monde en Italie. En demi-finale, il s’est incliné contre le futur champion du monde, l’Italien Tommaso Marini (15-13), "je suis forcément déçu, car c’est une demi-finale de championnat du monde. Mais je suis tombé sur plus fort, il ne faut pas se mentir ", disait-il à la suite de son combat. Bon joueur, le Guadeloupéen est lucide et trouve des motifs d’espoirs sur ses performances lors du tournoi, "j’ai été lucide, je me suis exprimé et j’ai été intelligent sur la piste ", analyse-t-il.
À moins d’un an des Jeux Olympiques de Paris 2024, Enzo Lefort se présente comme l’un des escrimeurs les plus réguliers de sa génération, grâce à cette troisième médaille de suite récoltée, "je me rends compte que c’est ma troisième médaille d’affilée en grand Championnat. […] La quatrième de ma carrière. Il faut savoir voir le verre à moitié plein, faire preuve de tant de régularité, c’est plutôt bon signe ! ", annonce le fleurettiste guadeloupéen.
Ysaora Thibus un royaume en danger
La Guadeloupéenne, numéro 2 mondial au fleuret, a subi une cruelle sortie de route dès les huitièmes de finale des championnats du monde. Tenante du titre, Ysaora Thibus a semblé loin de son meilleur niveau mercredi 26 juillet. Dans un remake de la finale 2022, la fleurettiste guadeloupéenne a chuté face à la double championne du monde (2013 et 2014) l'Italienne Arianna Errigo 10 - 15.
Menée très tôt dans la partie, la fleurettiste originaire des Abymes en Guadeloupe a alterné le bon et moins bon lors de ce combat. À moins d'un an des Jeux Olympiques de Paris 2024, cette défaite n'est pas inquiétante pour Ysaora Thibus qui aura encore l'occasion de se relever. Mais ce revers face à l'Italienne de 35 ans devrait lui servir de rappel à l'ordre avant ce grand évènement.
Yannick Borel un retour plein d’espoir
Sorti dès le huitième de finale par le Kazakh Ruslan Kurbanov, l’épéiste guadeloupéen Yannick Borel a payé son manque de compétition. Après une absence de cinq mois à cause d'une blessure à la cheville, le champion du monde 2018 s’est incliné 14-15 contre son adversaire. Mais l’important était ailleurs pour le Guadeloupéen, avant la compétition, il nous confiait vouloir se jauger face à la concurrence en vue de son grand objectif : les Jeux Olympiques de Paris 2024.
Compte tenu de sa performance et de son agilité retrouvée, Yannick Borel doit sans doute être satisfait après une si longue absence et une préparation tronquée. À un an de l’Olympiade parisienne, le Guadeloupéen a pu observer se situer face à la concurrence.
En équipe, Yannick Borel et les épéistes français visaient le triplé après leur titre de 2019 et de 2022. "Perdre une finale face à l'Italie, ça fait mal", raconte le Guadeloupéen à l'AFP. Les hommes de Hugues Obry décrochent tout de même la médaille d'argent, malgré les difficultés de l'épéiste guadeloupéen.
Elles pouvaient espérer mieux
Récente championne d'Europe à l'épée en individuel et par équipe en juin dernier à Plodiv en Bulgarie, la Martiniquaise Alexandra Louis-Marie espérait mieux lors ces mondiaux. Impressionnante sur les européennes, l'épéiste n'a pas semblé aussi sereine en Italie. Dominée en quart de finale par l'Italienne Santuccio 5 - 15, Alexandra Louis-Marie repart de ces championnats du monde sans la moindre médaille.
Le constat est le même aussi pour la Guadeloupéenne Coraline Vitalis. L'épéiste est éliminée en huitième de finale par sa compatriote et future championne du monde Marie-Florence Candassamy. Après plusieurs mois sans participer à de grandes compétitions internationales, la Guadeloupéenne a pu mesurer l'écart qui lui restait à combler avec ses adversaires à l'approche des Jeux de Paris 2024.
À noter que par équipe, l'équipe de France d'épée a été éliminée dès les quarts de finale par la Suisse. Pourtant, la sélection avait fière allure avec la récente championne du monde, la Guadeloupéenne Marie-Florence Candassamy, la championne d'Europe en titre, la Martiniquaise Alexandra Louis - Marie et la Guadeloupéenne Coraline Vitalis.