Mondiaux de gymnastique : les bleues avec Mélanie De Jesus Dos Santos et Marine Boyer s'offrent une médaille de bronze inattendue

L'équipe de France féminine de gymnastique remporte la deuxième médaille mondiale de son histoire, la seconde depuis 1950.
À moins de dix mois des Jeux olympiques qu'elles disputeront à domicile, les gymnastes françaises ont décroché une médaille de bronze inattendue au concours par équipe, mercredi aux Championnats du monde d'Anvers.

Grâce à une prestation sans faute, Mélanie De Jesus Dos Santos, Coline Devillard, Marine Boyer, Morgane Osyssek et Lorette Charpy ont récolté un score de 164,064 points et offrent à la France sa première médaille mondiale par équipe depuis 1950, la deuxième de son histoire. Les Etats-Unis de Simone Biles ont été sacrées (167,729 pts) devant les Brésiliennes (165,530 pts). 


À l'annonce du résultat, les Françaises ont explosé de joie, sautant sur le plateau de compétition avec le drapeau tricolore, avant de monter sur le podium de manière un peu hésitante. " Vu qu'on n'a pas l'habitude, on a raté notre entrée! ", s'est amusée Mélanie De Jesus Dos Santos. La quadruple championne d'Europe décroche à 23 ans la première médaille mondiale de sa carrière: "Enfin", a-t-elle souri. Libérée après avoir assuré le billet de l'équipe aux Jeux l'an prochain, la Martiniquaise qui s'entraîne aux États-Unis aux côtés de Simone Biles a brillé sur tous les agrès, rapportant à elle seule 56,50 points à l'équipe.

 "En détente"


Seulement huitièmes l'an dernier aux Mondiaux de Liverpool, les Françaises, qui étaient loin d'être favorites, ont montré un visage radicalement différent cette année, réalisant un concours de haut niveau. "On a toutes fait du mieux qu'on pouvait faire sur chaque passage et ça a marché ! ", s'est réjouie Morgane Osyssek. "C'est la première fois qu'on aborde une finale mondiale par équipe sans attente", a complété Coline Devillard. "Avant, on savait qu'on pouvait faire quelque chose, mais qu'il fallait faire le match parfait. Là, on n'attendait rien, on avait la qualif' aux Jeux, c'était le summum. On est arrivées en détente, on a fait ce qu'on avait à faire." conclue-t-elle.

La joie des françaises à l'annonce des résultats.


Troisièmes avant le dernier agrès, les Françaises ont dû conclure leur soirée à la poutre, l'agrès le plus propice aux pénalités, ce qui aurait pu faire craindre une rétrogradation au classement. Mais elles ont assuré une rotation impeccable qui leur a ouvert la voie du podium. "Je voulais juste réussir ma poutre, je ne pouvais pas finir avec un truc raté. D'abord pour moi, parce que j'avais un peu raté ma poutre en qualif', et ensuite, je savais qu'en réussissant, j'apportais une bonne note", a expliqué la Martiniquaise Mélanie De Jesus Dos Santos. 


Les Françaises ont été les seules à n'encaisser aucune chute au cours de la finale: "Ça, c'est la classe!", a réagi Lorette Charpy. Trois d'entre elles auront encore des chances de médailles individuelles au cours de la semaine, Mélanie De Jesus Dos Santos participant à la finale du concours général, Coline Devillard à celle du saut et Lorette Charpy à celle des barres asymétriques. 

L'Américaine Simone Biles s'offre un 20ᵉ titre 

La victoire des Américaines offre par ailleurs à Simone Biles, de retour au haut niveau après deux ans d'arrêt, sa 26ᵉ médaille mondiale et son 20ᵉ titre, nouveau record, et le règne des États-Unis sur le concours par équipe féminin, qui dure depuis 2011, se poursuit encore. 
"C'est fou, on a réussi, je suis vraiment très fière de l'équipe", s'est réjouie Biles. "C'est le septième titre de suite pour les États-Unis. Pour certaines filles, c'est leur premier Championnat du monde, je suis très heureuse de partager ça avec elles."  


Les Américaines ont résisté au retour des Brésiliennes, qui ont décroché la première médaille par équipe de leur histoire. La championne du monde en titre du concours général Rebeca Andrade a été impressionnante, signant notamment une prestation de grande classe au sol, rien d'étonnant pour la charismatique Brésilienne. 


Simone Biles fait à Anvers son retour au niveau international, deux ans après des JO de Tokyo exténuants marqués par l'épisode des "twisties", ces pertes brutales de tout repère dans l'espace. À Anvers, elle donne pourtant l'impression de n'avoir jamais arrêté et semble reprendre le fil de sa carrière comme si de rien n'était.