"Monmon", le nouvel album de Danyèl Waro : une ode aux mères de famille et au maloya

Le nouvel album de Danyèl Waro, en tournée dans toute la France. Ici au festival Aaah, les Déferlantes à Porte-lès-Valence
Lors d'une tournée de 9 dates dans l'Hexagone qui s'est achevée hier soir, l'artiste réunionnais a présenté son nouveau disque. La1ere l'a rencontré après un de ses spectacles, en compagnie de Zanmari Baré et Jean-Didier Hoareau. Il raconte son amour pour son île et son métissage.
Après deux heures de transe, le public du Train-Théâtre de Portes-lès-Valence se rassoit, épuisé. Danyèl Waro salue la foule, dont un grand nombre de Réunionnais, entouré de ses musiciens parmi lesquels Jean-Didier Hoareau, son neveu, et Zanmari Baré.

À peine le temps de partager quelques mots avec les nombreux Réunionnais présents dans la salle que l'artiste et sa troupe doivent reprendre la route. Prochaine étape de leur tournée : Cénon, en banlieue bordelaise où ils jouent dès le lendemain. Au total : 9 dates de concerts jusqu'au 1er avril. L'occasion pour le héraut du maloya de présenter "Monmon", son nouvel album.

Zanmari Baré (à gauche) et Danyèl Waro (à droite), complices sur la scène du festival Aaah, les déferlantes à Portes-lès-Valence

Un voyage lyrique au cœur de son île

Un disque de 13 chansons, hommage aux mères, à La Réunion et au maloya, qui sort 7 ans après Aou Amwin, le dernier album du maître. 

Dans "Monmon", le titre éponyme. Il chante la mère aimante et courageuse. "Celle qui est responsable de nous, la plus responsable d'entre tous. Celle qui soigne, qui élève, qui subit l'ingratitude des autres. Il faut l'honorer de son vivant", confie Danyèl Waro.

Regardez le reportage de France Ô :

©la1ere

Depuis des dizaines d'années, le poète chante en créole la diversité de l'île. "A La Réunion, nous sommes allés très loin dans le métissage. Ici, ce ne sont pas des communautés qui vivent en harmonie les unes à côté des autres. Chaque personne est constituée de différents apports". Dans "Monmon", il raconte la vie quotidienne des Réunionnais ("Familia", "Dori"). Il rend aussi hommage à son ami Gabryelé, "un simple gardien de bœuf, en résistance par rapport à un système".

"Le maloya me ramène à ma part spirituelle"

Ses mélodies sont une ode au maloya, musique traditionnelle de La Réunion, qui fait partie intégrante de sa vie, de son quotidien. "Le maloya me ramène à ma part irrationnelle, ma part religieuse, spirituelle. Depuis petit, je vois autour de moi la braise, les tambours qui accompagnent, les fleurs, les odeurs, les goûts, c'est un univers extraordinaire. Le maloya me fait rentrer pleinement dans mon pays".

Présent aux côtés du maître tout au long de la tournée : Zanmari Baré. A la fois disciple et héritier, il a été initié au maloya et à sa poésie par Danyèl Waro. "Si ce n'était pas avec lui, je ne sais pas si je serais allé dans un kabar. J'avais l'impression que ses textes me concernaient moi aussi. C'était aussi mon histoire qu'on n'entendait pas souvent, ni à la radio, ni à la télévision".

Une histoire à écouter dans le dernier album de Danyèl Waro.