Montagne d’or : enjeux et débats autour d’une mine en France

Le débat public sur le projet minier aurifère va s’ouvrir dans les prochains jours à Saint-Laurent-du-Maroni en Guyane. Le projet industriel et minier est porté par la compagnie Montagne d’or. Il prévoit la création de 3 700 emplois essentiellement locaux et doit contribuer à réduire le chômage.
Le débat qui se veut transparent et citoyen se déroulera, entre le 3 avril et le 4 juillet, via des réunions et des rencontres publiques, organisées en Guyane sous l’égide d’une commission particulière de la Commission nationale du débat public (CNDP) dont le site internet offre de précieuses informations. Le premier débat doit avoir lieu à Saint-Laurent-du-Maroni dont la population est directement concernée par le projet.La CNDP émettra durant l’été un compte-rendu des débats. Si le projet de mine responsable en Guyane franchit cette étape sans modification majeure, le dépôt de la demande de permis d’exploitation pourrait intervenir d’ici la fin 2018. 

Un débat "guyano-guyanais"

Le président de Montagne d’or, Pierre Paris, souligne calmement le caractère « guyanais » de ce débat, c’est en effet dans ce département français d’Amérique du Sud que se mesurera l'impact économique, environnemental, mais aussi social du projet industriel et minier controversé. « Les accords conclus pour l’exploitation industrielle dans le secteur minier aurifère portent les revenus minimas annuels de branche à environ 30 000 euros pour les ouvriers et 50 000 euros pour les techniciens et agents de maîtrise guyanais. » souligne l’union départementale FO qui soutient les créations d'emplois prévues par le projet minier guyanais. « Sur l’angle économique, les arguments des opposants sont faibles et puis ils ne disent presque rien contre l’orpaillage clandestin qui ronge la Guyane. Mais ils s’opposent à un projet minier, selon moi exemplaire, pourquoi ? » indique sous couvert d’anonymat un expert français, spécialiste des matières premières, avant de poursuivre : « les opposants s’en prennent à Montagne d’Or de manière systématique, en réalité c'est pour une raison éminemment politique, un des deux opérateurs qui finance le projet est russe" (Nordgold ndlr).

Vivre et travailler en Guyane

Le projet Montagne d’or prévoit la création de 750 emplois directs et 3000 emplois indirects dans la région de Saint-Laurent-du-Maroni dans un environnement sensible et largement dégradé par l’exploitation clandestine de l’or. La perspective d’un renouveau minier responsable et créateur d’emplois en France s’accompagne d’un défi. Les compagnies minières doivent poursuivre une modernisation environnementale qui intègre aussi les contraintes des enjeux économiques et sociaux. Montagne d’Or s'efforce d'apporter une première réponse à des besoins d’investissement immenses dans une région trois fois plus grande que la Belgique. La Guyane compte plus de 23 % de chômeurs et près de 50 % de la population active est sans emploi à Saint Laurent du Maroni, dans la région du projet industriel et minier...

Calendrier du projet MOD

2 février 2018 : mise en ligne sur le site de la Commission du débat public du  document qui synthétise le projet sur la consultation du public.

7 mars 2018 : Publication du document  de référence,  validé par la CNDP,  du maître d’ouvrage sur le site dédié au débat public. Autre document en ligne, un questionnaire d’avant-débat comprenant dix questions sur le projet de mine d’or Montagne d’Or.

3 avril 2018 : ouverture du débat public  à Saint Laurent du Maroni. Le débat public dure quatre mois jusqu’au 7 juillet.

D’avril à mi-juin 2018 : séances publiques  organisées par la Commission du débat en   Guyane
18 juin 2018 : date prévue de la clôture des débats à Saint Laurent du Maroni
4 juillet 2018 : Fin du débat public

Juillet/août 2018 : A l’issue du débat public la Commission particulière du débat public élabore « un compte-rendu du débat avec le cas échéant des recommandations » et « un bilan »  élaboré par la « Commission nationale du débat public ».  Le compte rendu de la Commission ne vaut pas décision mais constitue  un élément du débat.

Septembre/octobre  2018 : La Cie Montagne d’Or décide si elle poursuit le projet et  l’ajuste en fonction des recommandations et publie sa décision motivée. Si elle poursuit le projet, elle dépose une demande de permis d’exploitation.

Début 2019 : L’Etat lance l’enquête publique.