La marque lui fournira toutes les motos, tout le matériel nécessaire à l’entretien, il aura un mécanicien de course les jours de compétition, on lui emmènera sa moto sur place, il a juste à prendre sa valise et à penser à la course.
(Steven Frossard, entraîneur de Quentin Prugnières)
Une signature qui enlève une grosse épine à sa famille qui a fait de nombreux sacrifices pour permettre à Quentin d'assouvir sa passion pour le motocross. Un soulagement aussi pour son entraîneur, Steven Frossard. L'ancien pilote professionnel reconverti entraîneur devait jusqu'ici se débrouiller avec les moyens du bord pour entretenir les motos du jeune compétiteur. Il s'occupait également de toute la logistique pour les déplacements en compétition.
Première moto à trois ans
La passion de Quentin pour la moto débute très tôt, à l'âge de trois ans. Ses parents lui achètent sa première moto sans imaginer qu'ils venaient de lancer la carrière d'un futur champion. A sept ans, Quentin atteint le niveau européen et remporte à dix ans le titre de champion du monde avec l'équipe de France.
L'itinéraire semble alors tout tracé. Convaincus que leur fils est promis au plus beau des avenirs, les parents de Quentin décident de quitter la Réunion et emménagent en métropole pour être au plus près des compétitions.
Le jeune prodige ne les déçoit pas. Il enchaîne les compétitions et les succès. En 2019, il est sacré champion de France espoirs, se hisse sur la troisième marche du podium européen et accroche une quatrième place au Mondial.
Coup de frein
L'entraînement, la compétition, l'école, les devoirs... La vie de Quentin est réglée au millimètre jusqu'au jour où Quentin montre des signes anormaux d'essoufflement. Chaque effort l'épuise et il lui devient impossible de terminer une compétition. Après une série d'examens médicaux le diagnostic tombe, implacable : Quentin souffre d'une extrasystole, un trouble du rythme cardiaque correspondant à une contraction prématurée d'une des cavités du cœur.Le jeune Réunionnais est contraint de donner un coup de frein à sa carrière. Il doit être opéré. Commence alors une (trop) longue période de convalescence. Quentin s'impatiente, se met à douter, s'interroge, mais son mental exceptionnel ne tarde pas à reprendre le dessus. C'est décidé, il reviendra encore plus fort...
Chez Steven
Pour son retour à la compétition et se donner les meilleures chances de revenir au plus haut niveau, Quentin décide d'aller vivre chez son entraîneur dans la région Lyonnaise. "Il fallait vraiment que l’on soit à côté pour bien s'entraîner, parce que trois fois par semaine, on s’est rendu compte que c’était short par rapport aux autres pilotes qui roulaient davantage, donc avec mes parents on a fait le choix de me laisser ici chez Steven."
"Y a plus qu'à"
Ancien pilote professionnel, vice champion du monde, Steven Frossard est convaincu du potentiel exceptionnel de son jeune protégé : "Ce qui m’importe c’est comment il roule sur la moto, ce qu’il fait, ce n’est pas le résultat pur, c’est ce qu’il montre aux autres et il ne montre que des bonnes choses."Le duo fonctionne à merveille et les objectifs se précisent chaque jour davantage. Après cette longue trêve hivernale, Quentin entamera au mois de mars prochain sa première saison en juniors.
À partir du moment où je suis sur une grille de départ, tout ce que je veux c’est arracher la grille, être devant et, chaque fois que je monte sur une moto pour une course, peu importe l’endroit, même si je sais que ce n’est pas possible de gagner, dans ma tête c’est gagner, gagner, gagner.
(Quentin Prugnières)
"Je pense qu’il va y avoir de bons pilotes, mais Quentin a largement les capacités d’être champion de France [...] En championnat d'Europe ça va être un peu plus compliqué dans le sens où il y aura des pilotes un peu plus expérimentés, plus âgé [...] L’objectif est d’essayer de s’approcher du top 5", affirme Steven Frossard, son entraîneur. Et Quentin de conclure avec un sourire complice : "Y a plus qu'à..."