Les clips de Myrna et Kanis, et le défi de Damien Seguin dans les sorties de la semaine (05/02/21)

Le clip de Myrna; celui de Kanis; le livre sur Damien Seguin; et l'hommage à Bunny Wailer : voici l'actualité de cette semaine (05/02/21)

Musique

 

Clips

Jézabel de Myrna. Dans le rap, il faut tendre l’oreille et écouter les messages. Le clip Jézabel de la Réunionnaise Myrna (son nom de scène) s’adresse ainsi aux femmes et leur rappelle que "ce ne sont pas elles qui ont plongé l’humanité dans l’abîme." Protestante, Myrna s’élève, en fait, contre ces écritures saintes chrétiennes à sens unique. "Le péché originel serait la femme. Depuis lors, nous sommes invariablement déconsidérées et décrédibilisées. Il est temps de remettre les pendules à l’heure." Jézabel, personnage biblique qui incite le roi et le peuple à se détourner de l’éternel, est le titre volontairement provocateur du premier clip de Myrna. Ses paroles, repérées sur le net, ont tapé dans l’œil, ou plus exactement dans l’oreille d’un producteur qui lui a permis de tourner cette vidéo. Rentrée il y a peu à la Réunion, après des études de sciences politiques et de communication, Myrna veut se lancer dans la création d’entreprises tout en continuant la musique. "Je suis une militante pour la cause des femmes et aujourd’hui, la société est prête à écouter ce que j’ai à dire." Une bonne raison pour que la jeune femme, passionnée de rap, continue d’écrire.

 

Egoïste de Kanis. "Quand je ne sais pas comment discuter de sujets ou exprimer ce que je ressens, la musique c’est ma forme d’expression. C’est de la thérapie pour moi. Au lieu d’aller pleurer à la maison, je vais faire un titre." La chanteuse Kanis s’est installée depuis deux ans dans l’Hexagone et son dernier clip Egoïste exprime ce que la rappeuse a pu rencontrer dans son univers professionnel : de l’égoïsme. "J’en ai tellement rencontré que je voulais faire un titre qui explique cette émotion. Il y a plein de gens qui voulaient me signer et prendre 50% de mes revenus. Mais c’est moi qui bosse !" Depuis qu’elle a signé chez Sony, les choses se sont apaisées. "Sony, c’est ma base. J’ai galéré avant de trouver une famille comme Sony." Ce deuxième titre, après Tic Toc a été écrit avec Méryl, qu’elle a rencontrée en arrivant sur Paris. Originaire d’Haïti, Kanis (Niska de son vrai prénom qu’elle a changé puisqu’il existait déjà un Niska en France) a multiplié les aller-retours entre les Etats-Unis et Haïti, où elle est très connue. Maintenant, elle s’attaque au marché français, et chante en français pour ne pas rompre le lien avec son public haïtien.

Regardez notre reportage :

©la1ere

 

Hommage

Bunny Wailer (10 avril 1947-2 mars 2021). Le décès de Bunny Wailer (Neville Livingston de son vrai nom) signe la disparition du dernier survivant des Wailers, le groupe que constituait Bunny, avec Bob Marley et Peter Tosh. C’est un certain Joe Higgs qui encouragea les amis d’enfance, Bunny et Bob (ils vivaient dans le même quartier de Nine Miles, au nord de la Jamaïque) à rejoindre Peter pour former un trio. Les Wailers voient le jour en 1963, et deux ans plus tard, sortent leur premier album The Wailing Wailers, une musique tendance ska, matinée de rhythm and blues. A l’époque, pas encore de locks, mais de jeunes artistes en costume-cravate et cheveux courts. Puis très vite, Bunny comme Peter, laissent tomber Bob, qui tire la couverture à lui. Cependant de leur collaboration, on retiendra des albums (Catch a fire, Burnin’) qui transformeront le reggae en mouvement musical majeur. Puis Bunny Wailer se lancera dans une carrière solo qui lui vaudra trois Grammy Awards. Récemment, on le retrouvait dans le projet musical Playing for Change où il interprétait Soul Rebel.

Livres

Damien Seguin –Le défi d’une vie- d’Eric Cintas (Editions Glénat). Le défi dont nous parle notre confrère et collègue Eric Cintas est celui d’un navigateur, né sans main gauche, et qui passe sa vie de marin à sublimer ce handicap. Sur le dernier Vendée Globe, la course autour du monde en solitaire, Damien Seguin se classe septième, après avoir bouclé son périple en 80 jours (clin d’oeil à Jules Verne !) Né à Briançon, dans les Hautes-Alpes, le jeune Damien arrive à Sainte-Rose, en Guadeloupe, à l’âge de 9 ans. Deux ans plus tard, il contractera le virus de la course en mer. Nous sommes en 1990, et avec Florence Arthaud et Claude Bistoquet le seul Guadeloupéen engagé, la Route du Rhum rythme encore plus la vie locale. La maitresse de Damien leur propose de faire un exposé sur l’évènement. Fasciné, il demandera par la suite à son père de l’inscrire à l’Amicale de la Voile de Pointe-à-Pitre (club depuis disparu). Le début d’une grande aventure qui le verra remporter de nombreux trophées aux Jeux paralympiques. Puis ensuite concourir dans de grandes courses au large comme la Route du Rhum, la Transat Jacques Vabre ou encore le Vendée Globe. Le livre d’Eric Cintas restitue ce destin particulier.