Naufrage du Bourbon Rhode : les corps de trois marins retrouvés selon la préfecture de Martinique

Conférence de presse à la préfecture de Martinique
Les corps de trois marins, membres d'équipage du remorqueur Bourbon Rhode ayant coulé dans l'Atlantique, ont été retrouvés dans la nuit de lundi à mardi et mardi matin, portant le bilan provisoire du naufrage à quatre morts et sept disparus, a annoncé mardi la préfecture de Martinique.
"A l'heure où je vous parle (15H00 à Fort-de-France, 21H00 à Paris), on en est à trois rescapés et 4 décédés, avec les corps qui ont pu être récupérés", a déclaré le préfet de Martinique et délégué du gouvernement pour l'action de l'Etat en mer, Franck Robine, lors d'une conférence de presse à Fort-de-France.
 
 

Naufrage dans l'Atlantique

Dans la matinée, Bourbon, le propriétaire du navire, avait annoncé la découverte de deux nouveaux corps. Le Bourbon Rhode, remorqueur battant pavillon luxembourgeois et comptant 14 membres d'équipage, a coulé samedi en raison d'une voie d'eau alors qu'il se trouvait à proximité de l'ouragan Lorenzo, à 1.200 milles nautiques (2.222 km) de la Martinique. Il avait envoyé un appel de détresse jeudi matin, a précisé le préfet, qui coordonne les recherches avec le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) Antilles-Guyane.


Equipage majoritairement ukrainien

Trois membres d'équipage, dont deux Ukrainiens, ont été retrouvés samedi à bord d'un radeau de sauvetage par des équipes de secours. Un autre a été retrouvé mort lundi. La préfecture n'a pas précisé la nationalité des marins décédés. L'équipage était majoritairement ukrainien. Il comptait aussi un Croate (le capitaine), un Russe, un sud-Africain et un Philippin, selon le préfet.
 

Le Ventôse

Les trois marins rescapés sont légèrement blessés mais leurs jours ne sont pas en danger. Ils se trouvent actuellement à bord de la frégate de la Marine Le Ventôse, arrivé sur zone lundi depuis Fort-de-France. Selon ce qu'ils ont raconté, "c'était des conditions qui franchement ont fait froid dans le dos quand on les a débriefés", a dit le préfet.
 

Radeau de sauvetage

"Les marins ont pu nous donner les conditions apocalyptiques dans lesquelles ils ont pu s'accrocher à ce radeau et ça laisse beaucoup de questionnement sur la capacité des autres à avoir cette chance", a-t-il ajouté. Lorsque le navire a coulé, il était à 60 milles nautique de l'oeil du cyclone Lorenzo, qui était alors en catégorie 3, avec des vagues de plus de 10 m. Les rescapés "ont pu embarquer sur un radeau de sauvetage", mais "sont incapables de nous dire si leurs camarades ont pu en faire autant".
 

Chances de survie

"Les chances de survie, même pour quelqu'un qui est équipé d'une combinaison et d'un gilet de sauvetage, sont extrêmement faibles", a ajouté le préfet. Les recherches se poursuivent. Le Cross Antilles Guyane va "délivrer à tout navire qui va croiser la zone, un message de vigilance". Le groupe Bourbon a par ailleurs affrété un navire spécialement pour cette recherche. "Il arrivera demain sur le dispositif et va rester plusieurs jours" sur zone, a poursuivi le préfet. Ecoutez ci-dessous les précisions de Philippe Briquert, directeur du CROSSAG invité du journal de Martinique la 1ère :  

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Zone de recherche

La zone de recherche, qui s'étend sur une surface de 130 milles nautiques par 130 Milles (soit 230 x 230 km) est au milieu de l'Atlantique, à la limite de la zone de compétence du Cross AG, à trois jours et 17 heures de bateau de Fort-de-France, et à plus de trois heures d'avion du Cap vert. "Plusieurs survols quotidiens sont réalisés par un Falcon 50 de la Marine nationale (parti de Dakar, ndlr), soutenu par un avion de type Hercules C 130 des gardes-côtes américains (qui décolle de la Barbade depuis deux jours). La frégate de la Marine, accompagné de son hélicoptère Panther, est au coeur du dispositif et coordonne le quadrillage", a précisé Bourbon. Au total, 12 bateaux de commerce ont été mobilisés pour les recherches, par rotation.