Le procès de l'auteur du tag "Négrophobie d'Etat" inscrit en juin sur la statue de Colbert devant l'Assemblée nationale a été renvoyé vendredi par le tribunal correctionnel de Paris au 18 janvier.
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Franco Lollia, un Guadeloupéen de 48 ans, est venu au tribunal accompagné d'une vingtaine de soutiens, parmi lesquels certains portaient des tee-shirts "Brigade antinégrophobie". Il a demandé le renvoi de son procès, son avocat se trouvant en Martinique.
Le militant a été arrêté fin juin après avoir recouvert de peinture rouge la statue du ministre de Louis XIV, ciblé pour son rôle dans la pratique de l'esclavage. Il a inscrit "Négrophobie d'Etat" sur le socle de la statue, qui avait ensuite été nettoyée dans la nuit.
Dans cette vidéo publiée sur les réseaux sociaux, le collectif "anti-négrophobie" avait retransmis en direct l'action du Guadeloupéen.
"Colbert est un criminel contre l'humanité et notamment contre l'humanité négro-africaine et afro-descendante", a affirmé le militant.
Renommé pour son volontarisme économique et industriel, Colbert (1619-1683) est aussi considéré comme étant à l'initiative du Code noir, rédigé en 1685 et qui a légiféré sur l'esclavage dans les colonies françaises.
"Ca fait deux décennies qu'on demande des comptes à l'Etat français, il reste silencieux et ce silence est très bavard. Il semble dire qu'il ne nous respecte pas", a poursuivi Franco Lollia. "L'Etat est dans le rôle de maintenir un ordre qui privilégie toujours les mêmes, on appelle ça le privilège blanc", a-t-il encore critiqué.
L'acte de Franco Lollia est intervenu dans le sillage des manifestations antiracistes qui ont eu lieu dans le monde après la mort de George Floyd, un homme noir, au cours d'une violente arrestation policière aux Etats-Unis. Les monuments et statues liés à l'histoire coloniale française ou à la traite négrière sont depuis au centre d'une polémique mémorielle.
Le militant a été arrêté fin juin après avoir recouvert de peinture rouge la statue du ministre de Louis XIV, ciblé pour son rôle dans la pratique de l'esclavage. Il a inscrit "Négrophobie d'Etat" sur le socle de la statue, qui avait ensuite été nettoyée dans la nuit.
Dans cette vidéo publiée sur les réseaux sociaux, le collectif "anti-négrophobie" avait retransmis en direct l'action du Guadeloupéen.
"Un criminel contre l'humanité"
"Pour nous, ce n'est pas un acte de vandalisme. Au contraire, on est allés dans le sens des propos tenus par M. Macron où il dit qu'il faut que la France assume l'intégralité de son histoire", a déclaré Franco Lollia à des journalistes à la sortie de la salle d'audience."Colbert est un criminel contre l'humanité et notamment contre l'humanité négro-africaine et afro-descendante", a affirmé le militant.
Renommé pour son volontarisme économique et industriel, Colbert (1619-1683) est aussi considéré comme étant à l'initiative du Code noir, rédigé en 1685 et qui a légiféré sur l'esclavage dans les colonies françaises.
"Ca fait deux décennies qu'on demande des comptes à l'Etat français, il reste silencieux et ce silence est très bavard. Il semble dire qu'il ne nous respecte pas", a poursuivi Franco Lollia. "L'Etat est dans le rôle de maintenir un ordre qui privilégie toujours les mêmes, on appelle ça le privilège blanc", a-t-il encore critiqué.
Procès renvoyé au 18 janvier
L'Assemblée nationale s'est constituée partie civile au procès, renvoyé au 18 janvier par le tribunal correctionnel de Paris. "Pour l'Assemblée nationale, c'est simplement au départ une affaire de dégradation de la statue de Colbert, un symbole qui représente une histoire commune", a expliqué aux journalistes l'avocate Saida Benouari.L'acte de Franco Lollia est intervenu dans le sillage des manifestations antiracistes qui ont eu lieu dans le monde après la mort de George Floyd, un homme noir, au cours d'une violente arrestation policière aux Etats-Unis. Les monuments et statues liés à l'histoire coloniale française ou à la traite négrière sont depuis au centre d'une polémique mémorielle.