Tout à la fois BD et livre d’histoire, "Nengue" revient sur la naissance et l’évolution de la communauté Boni à travers les yeux de Jules Crevaux, un médecin français qui explora la Guyane avec l’aide d’un guide boni, Apatou, à la fin du XIXe siècle. Un ouvrage divertissant et pédagogique.
En 1876, un médecin militaire français, Jules Crevaux, arrive en Guyane avec pour mission d’explorer l’intérieur des terres. Son périple commence l’année suivante, au mois de juillet 1877. En remontant le fleuve Maroni, il rencontre les Bonis, les descendants d’esclaves marrons du Suriname réfugiés en Guyane depuis 1776. C’est principalement grâce à eux qu’il va pouvoir réaliser ses expéditions.
Jules Crevaux fait une rencontre décisive en la personne de papa Paakiseli, dit Apatou, qui devient son guide personnel et l’accompagnera même en visite à Paris. Apatou, qui donnera d’ailleurs son nom à une commune de Guyane le long du Maroni, va initier l’explorateur à la culture et à l’histoire des Boni.
La BD se prolonge avec des notes historiques sur Jules Crevaux, les sociétés de Marrons au Suriname et en Guyane, l’origine du chef Boni, qui donne son nom à la communauté, et le contexte colonial de l’époque. Quant au titre, "Nengue", il signifie "Homme" dans la langue boni, mot duquel viendra "bushinengué" (littéralement "homme de la forêt", du "bush") pour désigner les Noirs marrons.
Samuel Figuière est scénariste, dessinateur et coloriste. Après avoir adapté le Roman de Renart et ceux de Jules Verne, il s'est lancé dans des projets plus personnels chez l’éditeur Warum et l'année dernière chez Steinkis avec "Kilum, rencontre avec les Himbas".
Stéphane Blanco, Samuel Figuière, « Nengue, l'histoire oubliée des esclaves des Guyanes » - éditions Steinkis (mai 2018), 136 pages, 18 euros.
Jules Crevaux fait une rencontre décisive en la personne de papa Paakiseli, dit Apatou, qui devient son guide personnel et l’accompagnera même en visite à Paris. Apatou, qui donnera d’ailleurs son nom à une commune de Guyane le long du Maroni, va initier l’explorateur à la culture et à l’histoire des Boni.
Histoire fascinante et complexe
C’est cette histoire fascinante et complexe, ainsi que le parcours de Jules Crevaux, qu’évoque la BD de Stéphane Blanco et Samuel Figuière. L’ouvrage est centré sur l’origine de la communauté boni, mais explore néanmoins l’histoire des Noirs marrons de Guyane et du Suriname, comme les Djuka et les Saramaka, ainsi que celle des Amérindiens durant cette période (XVIIIe et XIXe siècles). Des situations qui s’entrechoquent, liées à l’esclavage, aux rébellions et aux colonisations hollandaise et française, parfois dans une violence extrême.La BD se prolonge avec des notes historiques sur Jules Crevaux, les sociétés de Marrons au Suriname et en Guyane, l’origine du chef Boni, qui donne son nom à la communauté, et le contexte colonial de l’époque. Quant au titre, "Nengue", il signifie "Homme" dans la langue boni, mot duquel viendra "bushinengué" (littéralement "homme de la forêt", du "bush") pour désigner les Noirs marrons.
Les auteurs
Stéphane Blanco est scénariste, photographe et passionné de... cerf-volant. Il a enseigné les mathématiques en Guyane et co-écrit quatre ouvrages dont deux BD portant sur le bagne.Samuel Figuière est scénariste, dessinateur et coloriste. Après avoir adapté le Roman de Renart et ceux de Jules Verne, il s'est lancé dans des projets plus personnels chez l’éditeur Warum et l'année dernière chez Steinkis avec "Kilum, rencontre avec les Himbas".
Stéphane Blanco, Samuel Figuière, « Nengue, l'histoire oubliée des esclaves des Guyanes » - éditions Steinkis (mai 2018), 136 pages, 18 euros.