Alors que le barrage Lucy, destiné au stockage des résidus miniers, représente un investissement total de 300 millions d'euros d'ici 2024, 8 milliards CFP (66 millions euros) seront injectés en 2022 dans l'économie calédonienne.
"Prony Resources lance une vaste campagne de recrutement pour plus de 200 emplois locaux en CDI pour ses opérations et pour la construction de Lucy", projet destiné à stocker à sec, et non plus sous forme de boue, les résidus miniers de l'usine hydro métallurgique, a indiqué l'industriel qui emploie actuellement 1.211 personnes.
Une vingtaine de contrats de sous-traitance "représentant 650 emplois" indirects, ont été signés pour des travaux de mise en verse, des terrassements et des opérations de génie civil. La moitié des chantiers ont été confiés à des entreprises communautaires, émanant des tribus kanakes de la région.
"L'entreprise fonctionne, ça fait 5 mois qu'on est en résultat positif, on délivre notre feuille de route et notre rôle est d'être le moteur économique du Grand Sud (calédonien)", a déclaré à la presse Antonin Beurrier, PDG de PRNC.
L'industriel réalise, selon la direction, "le plus gros investissement en Nouvelle-Calédonie sur les prochaines années", alors que l'archipel traverse une crise économique liée à la pandémie de Covid-19 et malgré les incertitudes institutionnelles liées à la tenue du prochain référendum sur l’indépendance du Territoire.
Le mois dernier, Prony Resources a annoncé un méga-contrat avec Tesla pour la livraison sur 5 à 7 ans de 42.000 tonnes de NHC (nickel hydroxyde cake), produit intermédiaire destiné aux batteries automobiles.
Le géant américain des véhicules électriques sera le premier client du site calédonien, qui exploite le gisement de Goro. Le second client serait le brésilien Vale qui a gardé une option sur une part de la production. Prony Resources n’exclut pas non plus de trouver des clients en Europe.
D'une capacité maximum de 44.000 tonnes par an, Prony Resources, qui a repris en mars les activités minières du groupe brésilien Vale, produira 20.600 tonnes cette année et vise 36.000 tonnes en 2022.
La société minière et métallurgique, qui a bénéficié d'un soutien massif de l'Etat, est détenue à 51% par des intérêts calédoniens (provinces, salariés et communautés locales), et à 49% par le négociant suisse Trafigura (19%) et une compagnie financière (30%), montée avec le management et le fonds d'investissement Agio appartenant à Trafigura.
Du nickel pour les batteries électriques : reportage télévisé dans la grande usine SAFT de Bordeaux. Images Nordine Bensmail.
LME-Nickel le 18/11/2021 à 16:35 - 19.460 dollars +0,54 %