Les routes du nickel
Les exportations calédoniennes de ferronickel démontrent aussi que l’alliage de métal gris est décidemment un « grand voyageur » comme aime à le rappeler le professeur Philippe Chalmin, historien et coordinateur du rapport Cyclope sur les matières premières. Les conteneurs de nickel calédonien ont été principalement exportés vers la Chine, Taïwan, le Japon, l’Espagne, la Belgique et les Etats-Unis (source INSG). À noter que les Pays-Bas font partie des nouveaux clients des usines de ferronickel calédoniennes.Selon l’INSG, la Chine est le premier client du ferronickel calédonien, sa seconde source d’approvisionnement mondiale après l’Indonésie. La Nouvelle-Calédonie est également le second client de la Chine pour les oxydes de nickel (VNC), le premier c'est la Papouasie Nouvelle-Guinée, puissance en devenir de l'industrie du nickel en Océanie.
Une concurrence mondiale
La production des deux usines calédoniennes de ferronickel est destinée à la sidérurgie de l’acier inoxydable dont elle optimise la qualité. Le document de l’INSG rappelle aussi que la SLN et KNS ne sont pas en situation de monopole, loin s'en faut. Les deux entreprises font face à 14 concurrents mondiaux. Des usines de ferronickel sont situées dans 10 pays, en Colombie, en République Dominicaine, en Macédoine, en Grèce, en Indonésie, au Japon, en Ukraine, en Russie, en Serbie et au Venezuela. En Océanie, la production calédonienne de nickel des trois premiers mois (+10,3%) devance la production australienne (-12,5%) comparativement à la même période de 2017. On assiste aussi à une montée en puissance de la production de nickel en Papouasie-Nouvelle-Guinée (+13,2%). Sans surprise, la Chine reste, de loin, le premier consommateur mondial de nickel devant le Japon. Le plus grand entrepôt mondial de la Bourse des métaux de Londres se trouve à Johor en Malaisie, avec 153.000 tonnes de nickel, devant Rotterdam 50.000 tonnes.