La crainte des exportations philippines et indonésiennes a fait perdre près de 10 % de sa valeur au nickel. Les cours ont brutalement chuté vendredi soir. Lundi, le cours du métal a repris des couleurs. Il a franchi à la hausse, le seuil des 10.000 dollars (10.185) + 2,70 %.
Lundi, des indicateurs positifs sont venus rassurer le marché londonien des métaux. Les investisseurs se sont souvenus que le nouveau président américain envisageait toujours de consacrer 1000 milliards de dollars à la rénovation des infrastructures du pays. La demande d’acier, et pour partie de manganèse et de nickel, va se trouver doper. Et les trois sociétés minières et métallurgiques présentes en Nouvelle-Calédonie sont bien placées pour répondre à la demande. "Les directions des filiales nickel de Glencore et Vale se trouvent à Toronto au Canada, et le français Eramet possède une usine de manganèse pour l’acier dans l’Ohio, au sud-ouest de Pittsburgh » rappelle Citigroup.
Pour Société Générale, la Chine « première utilisatrice mondiale de matières premières et notamment de ferronickel calédonien pour l’inox, devrait poursuivre ses investissements et sa croissance » en raison des objectifs fixés par le président Xi Jiping qui entamera un deuxième mandat à l’automne. Et la Chine est le premier consommateur de nickel et de fer : « Commencer la semaine avec un nickel en hausse de 2,70 % et un fer qui progresse de 3,5 % par rapport à vendredi est encourageant » souligne le Metal Bulletin.
Enfin, la tendance est principalement baissière pour le dollar. Ce repli de la monnaie américaine, devise dans laquelle les métaux industriels sont échangés à la bourse des métaux de Londres, favorise les achats et la demande de nickel ou de cuivre.
Optimisme mesuré
À Londres, le prix du nickel était, ce lundi, dans l’interprétation plutôt positive de ces données. Si les analystes de la banque américaine Citi ou ceux de la Société Générale restent malgré tout prudents, c’est parce que les investisseurs financiers et les négociants industriels attendent de solides preuves de demande et de baisse des stocks mondiaux. Oubliées, les Philippines et l’Indonésie et le risque qu’elles représentent ? Non, mais le risque est intégré par le marché londonien qui s’est provisoirement rallié à « une vague d’achats spéculatifs ».
Une forme de reprise encore fragile, car les « vendeurs opportunistes sont toujours vigilants » conclut la dernière note du négociant Marex Spectron qui sert d’intermédiaire actif à l’industrie du nickel à la bourse des métaux de Londres. Et le cours du nickel ? Il devrait offrir une « résistance décente » autour de 10.140-250 dollars. Ce n'est pas le Pérou mais ce n'est pas non plus la Bérézina...