Après avoir entamé la semaine en hausse, le prix du nickel échangé sur le London Metal Exchange (LME) a fini en baisse. Les craintes sur les tensions commerciales resurgissent au moment où les investissements miniers reprennent.
Le nickel a été pénalisé, en fin de semaine, par le fait que "des producteurs importants sont en train d'investir fortement dans des mines, des complexes intégrés de nickel", ont souligné les analystes de Commerzbank. L’agence Fastmarkets (Metal Bulletin) de Londres, cite BHP Billiton en Australie début 2019 (Venus Nickel West) et Vale en Nouvelle-Calédonie (500 millions de dollars injectés dans l’usine du Sud). Enfin, l'Indonésie a réitéré les licences d'exportation de deux producteurs de nickel, PT Modern Cahaya Makmur et PT Integra Mining Nusantara. Quelle est la conséquence de cette hausse de l'offre de nickel pour le marché mondial ? "Les prix baissent car les analystes intègrent ces prévisions" conclut simplement le négociant Marex Spectron.
Seule bonne nouvelle de la semaine, le cours du pétrole termine en nette baisse ce qui devrait diminuer la facture énergétique des usines de nickel. Vendredi soir à Londres, le nickel s’échangeait autour de 10.937 dollars la tonne (+0,69 %), le métal affiche une baisse de 1,53 % sur la semaine.
Inquiétudes
Selon Warren Patterson, analyste pour ING, les "inquiétudes sur la demande" et "la croissance de l'offre de fonte de nickel (polluante et à bas coût ndlr) en Chine et en Indonésie ont aussi ajouté une nouvelle pression sur les prix". Le métal est notamment utilisé dans la fabrication d'acier inoxydable et dans la conception de batteries pour voitures électriques."Le sentiment négatif et l'aversion aux risques des participants du marché s'expliquent par la résurgence des inquiétudes concernant le conflit commercial entre les Etats-Unis et la Chine et par la faiblesse des données économiques américaines", ont résumé les analystes de Commerzbank à l’AFP. Selon eux, "il n'y a plus de signes de l'optimisme qui avait suivi le cessez-le-feu" conclu entre les deux pays à l'occasion du G20 le week-end dernier. Les métaux de base avaient en effet bénéficié en début de semaine de l'apaisement des tensions entre les deux géants, alors qu'une trêve de 90 jours a été décidée, le temps de trouver un accord. Mais à mesure que la semaine a avancé, les inquiétudes ont resurgi.Vancouver
Jeudi, la nouvelle de l'arrestation d'une dirigeante du groupe chinois Huawei à Vancouver au Canada, à la demande des Etats-Unis, "a provoqué une chute libre du marché des matières premières", a ajouté Chester Alden, analyste pour Marex Spectron. L’affaire s’inscrit dans un contexte géopolitique et commercial aux multiples conséquences. Meng Wanzhou, fille d’un pilier du capitalisme industriel chinois, est soupçonnée d’avoir violé les sanctions américaines contre l’Iran. "Les investisseurs craignent désormais que les tensions commerciales ne dépassent la simple sphère des tarifs douaniers pour évoluer vers un conflit plus largement économique et diplomatique, avec des implications négatives sur la croissance économique mondiale," conclut Chris Beauchamp, chef analyste marché chez IG à Londres.Seule bonne nouvelle de la semaine, le cours du pétrole termine en nette baisse ce qui devrait diminuer la facture énergétique des usines de nickel. Vendredi soir à Londres, le nickel s’échangeait autour de 10.937 dollars la tonne (+0,69 %), le métal affiche une baisse de 1,53 % sur la semaine.