Le nickel a fini en hausse de près de 7 % sur la semaine, le métal a gagné plus de 4,5 % vendredi dans les échanges au LME de Londres. Entamé mardi après une note d'analyse positive d'Exane Bnp Paribas, le rallye haussier d'Eramet a été spectaculaire.
Avant que la Chine soit moins active en raison d’un jour férié lundi et que ses usines tournent au ralenti, le marché mondial des métaux industriels a fini la semaine sur une note très positive.
Contexte
Le gouvernement chinois a encouragé cette semaine des mesures visant à soutenir la consommation et à stimuler les dépenses d’infrastructure. En conséquence, de très gros volumes ont été échangés sur le cuivre, le zinc et le nickel traduisant une inversion de tendance. Moins de liquidation et plus d’achat ont soutenu les cours à la Bourse mondiale des métaux de Londres (LME). "Le nickel a ciblé et a atteint les 13.000 dollars la tonne" a réagi vendredi soir Alastair Munro, analyste de Marex Spectron, depuis le LME de Londres.
Nickel news
Les propos du président des Philippines laissant entendre en début de semaine que son pays avait besoin d’une pause dans les activités minières ont soutenu les cours du nickel qui ont anticipé une possible limitation de sa production minière. Les Philippines sont l’un des principaux exportateurs mondiaux de minerai. Les cours ont également été soutenus par l’annonce d’une étude concluante portant sur le grand gisement de nickel-cobalt de Goongarie en Australie. « La plus grande ressource de cobalt du monde développé pourrait produire près d’un million de tonnes de minerai (nickel pur et sulfate de cobalt) pour une durée de 25 ans, destiné au marché des batteries électriques » annonce le négociant Marex Spectron. Par ailleurs, l'indice manufacturier de la Fed de Philadelphie est ressorti en très vive hausse ce mois-ci : il a quasiment doublé. L'indice Philly Fed est considéré par nature comme un baromètre, un indicateur avancé de la santé industrielle des Etats-Unis.
Outokumpu et le ferronickel
La seule ombre, relative, au tableau a concerné les producteurs de ferronickel. Une dépêche du Metal Bulletin de Londres faisant état d’une perte de compétitivité de l’alliage de haute pureté, « face à la ferraille d’inox et à la fonte brute de nickel (NPI) à bas coût ». Une inquiétude du moment exprimée par un dirigeant du sidérurgiste finlandais Outokumpu : « Les usines européennes et chinoises utilisent moins de ferronickel en raison de la bonne disponibilité des déchets d’acier inoxydable (…) cependant pour les aciers inoxydable de type 316 le ferronickel sera toujours nécessaire » a relativisé Frank Ehrenberg lors la conférence internationale de l’acier inoxydable qui s’est tenue à Helsinki.
Eramet en forte hausse
Le seul géant français des matières premières et des métaux rares a grimpé de près de 30 % cette semaine à 93,45 euros, en réaction à un changement de recommandation d’Exane BNP Paribas. Le cabinet d’analystes est passé de « neutre » à « surperformance » pour ses recommandations concernant Eramet. Ce vendredi soir au LME, l’ensemble du secteur des matières premières a fini dans le vert, le nickel vaut 13.125 dollars la tonne en progression de 3,53 %. Sur la semaine, le métal progresse de 5,60 %.