Le marché mondial des matières premières digère encore l’assouplissement de l’embargo indonésien sur le nickel. La forte demande chinoise devrait faire contrepoids. Glencore assurerait le trading des minerais calédoniens en Chine.
Le nickel "sous-performe" selon les analystes, autrement dit, il baisse. A la City de Londres, les investisseurs n’ont pas envie de s’exposer pour le moment - à cause de l’Indonésie et du flou politique entourant la fin probable de l’embargo. Le premier producteur mondial a revu sa législation qui interdisait depuis 2014 l’export de minerai. Les investisseurs spéculent sur le nickel mais aussi l’étain indonésien, un réflexe dans ce genre de situation…
« La future relation commerciale entre les Etats-Unis et la Chine est une vraie question, mais je reste positif sur les métaux industriels souligne Benjamin Louvet, gérant des matières premières chez OFI Asset Management. La consommation manufacturière chinoise progresse, et le plan quinquennal de développement des infrastructures du réseau électrique et des énergies renouvelables va nécessiter énormément de matières premières, du cuivre, mais aussi du nickel pour fabriquer l’acier. » Et puis le dollar baisse, ce qui favorise les achats de matières premières qui sont payées en monnaie américaine. Or, les importations chinoises de ferronickel avaient déjà atteint 940 000 tonnes entre janvier et novembre 2016, en hausse de 50 % en glissement annuel. Largement de quoi absorber toute la production calédonienne de ferronickel de la SLN et de KNS. Et Le Nickel Monitor, l’un des principaux référents du marché londonien d'indiquer subtilement que « si 72 % des importations chinoises de ferronickel sont venues d’Indonésie...des doutes persistent sur la fiabilité des hauts-fourneaux locaux.
Alors, que pèse réellement « l’effet indonésien », sur le marché du nickel ? Le petit monde des métaux londonien (LME) sera toujours dominé par les émotions, les doutes et la spéculation. Aujourd’hui, un sentiment plutôt négatif domine chez les investisseurs mais qu'en sera-t-il demain ? « Si l’on prend l’exemple d’une société comme Glencore, qui devrait assurer le trading, les 2/3 des ventes des minerais calédoniens en Chine pour 2017, pensez-vous qu'elle ait intérêt à ce que les prix du nickel baissent durablement ? » interroge pour conclure l’analyste du Metal Bulletin.
Ce mardi soir à Londres, le cours du nickel perdait 0,71 % contre plus de 2,6 % à l’ouverture. La tonne de métal s'échangeait autour de 9 747 dollars au LME.
Raisonnablement optimiste
Pour Boris Mikanikrezai analyste au Metal Bulletin et qui hume chaque jour l’opinion des traders de la bourse des métaux de Londres « le marché reste positif et résiliant malgré l’Indonésie, les métaux et le nickel ne sont pas en mauvaise posture. La demande chinoise est forte pour l’industrie de l’acier et, dans une moindre mesure il y a la relance des investissements en infrastructures aux Etats-Unis ».Etats-Unis et Chine: je t'aime moi non plus
Pas d’inquiétude pour les métaux industriels ? Malgré les risques de tensions géopolitiques entre les Etats-Unis et la Chine, « l’atelier du monde » comme on l’appelle est le second détenteur, après le Japon, de la dette américaine. Fin 2016, la Chine détenait 1 000 milliards d’obligations sur le Trésor américain. On peut donc raisonnablement penser que Donald Trump ne va pas tenter de couper la main chinoise qui va assurer les fins de mois de son administration. Et si Donald Trump imposait des taxes de 35 à 45 % sur les aciers inoxydables ? Le gouvernement chinois pourrait attendre que les tribunaux de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) interviennent. Il pourrait aussi riposter. La Chine pourrait annuler des contrats avec des industriels comme Boeing, ou perturber la chaîne d’approvisionnement d’Apple - et la rémunération de ses actionnaires… Le président américain pourrait donc y penser à deux fois avant de se lancer dans une guerre commerciale. Après tout, la Chine n'est pas responsable de la détérioration des infrastructures américaines, routes, ponts, hôpitaux, mais aussi les écoles et les bâtiments publics.« La future relation commerciale entre les Etats-Unis et la Chine est une vraie question, mais je reste positif sur les métaux industriels souligne Benjamin Louvet, gérant des matières premières chez OFI Asset Management. La consommation manufacturière chinoise progresse, et le plan quinquennal de développement des infrastructures du réseau électrique et des énergies renouvelables va nécessiter énormément de matières premières, du cuivre, mais aussi du nickel pour fabriquer l’acier. » Et puis le dollar baisse, ce qui favorise les achats de matières premières qui sont payées en monnaie américaine. Or, les importations chinoises de ferronickel avaient déjà atteint 940 000 tonnes entre janvier et novembre 2016, en hausse de 50 % en glissement annuel. Largement de quoi absorber toute la production calédonienne de ferronickel de la SLN et de KNS. Et Le Nickel Monitor, l’un des principaux référents du marché londonien d'indiquer subtilement que « si 72 % des importations chinoises de ferronickel sont venues d’Indonésie...des doutes persistent sur la fiabilité des hauts-fourneaux locaux.
Alors, que pèse réellement « l’effet indonésien », sur le marché du nickel ? Le petit monde des métaux londonien (LME) sera toujours dominé par les émotions, les doutes et la spéculation. Aujourd’hui, un sentiment plutôt négatif domine chez les investisseurs mais qu'en sera-t-il demain ? « Si l’on prend l’exemple d’une société comme Glencore, qui devrait assurer le trading, les 2/3 des ventes des minerais calédoniens en Chine pour 2017, pensez-vous qu'elle ait intérêt à ce que les prix du nickel baissent durablement ? » interroge pour conclure l’analyste du Metal Bulletin.
Ce mardi soir à Londres, le cours du nickel perdait 0,71 % contre plus de 2,6 % à l’ouverture. La tonne de métal s'échangeait autour de 9 747 dollars au LME.