De Saint-Laurent-du-Maroni jusqu'en Corse, Noha, 18 ans, a quitté sa famille pour se former au football dans l'Hexagone. Après plusieurs club de banlieue parisienne, Noha atterrit au Sporting Club de Bastia ou il débute sa deuxième année. Pas un hasard selon son coach corse. Portrait.
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« Je me rappelle d’un match contre Torcy, le gamin était frigorifié quand on l’a fait rentrer sur le terrain ». Sami Guenfoud, son ancien entraîneur au club de football ASJA d’Aubervilliers, en banlieue parisienne, s’en souvient très bien. Noha Pulcherie avait alors 16 ans.
Il fait ses premiers pas de footballeur dans le club local guyanais Cosma-Foot. Un club qui a notamment formé la jeune guyanaise, championne d’Europe des U19 avec l’équipe de France, Oriane Jean-François. Il y remporte le titre de champion dans la catégorie U13.
Si Noha débute comme joueur de champ, il s‘éprend très jeune pour le poste de gardien de but. C’est lors d’un tournoi junior à l’âge de 8 ans et alors qu’il joue au Cosma, que Noha décide d’aller dans les cages. « Il voulait absolument gagner la compétition ! » raconte Nelly Desmangles, sa mère.
Ses modèles de gardiens de but sont Guyanais. Bernard Lama, champion de monde 1998 avec l’équipe de France, Mike Maignan, gardien du Losc ou Donovan Léon évoluant à Brest. Mais également internationaux comme Steve Mandanda (OM) ou Manuel Neuer (Bayern Munich). « Ils me donnent de l’espoir d’y arriver et me poussent à me dépasser à chaque entraînement ! » explique Noha.
Noha quitte l’US Palaiseau au bout d’un an car il a besoin d’entraînements spécifiques aux gardiens de but : son poste. Il rejoint la Jeunesse d’Aubervilliers et son entraineur Samy Guenfoud qui se souvient très bien de Noha.
«C’était un gamin cohérent avec un très bon niveau de jeu balle au pied. Une force. Être gardien c’est ultra difficile car c’est un poste qui demande une vision globale du terrain et une bonne communication avec ses coéquipiers. Il avait la particularité d’être très bon sur sa ligne » ajoute Sami Guenfoud.
Nelly admet qu’elle aide financièrement son fils en lui envoyant un peu d’argent de poche. « En ce moment ça va mieux parce qu’il est dans l’équipe A et qu’il va toucher les primes de match ». Cette aide maternelle permet à Noha de hausser son niveau de jeu.
Son ancien entraîneur, Samy Guenfoud conclu en expliquant que si Noah est à Bastia depuis 2 ans, c’est que le club croit en lui.
Son objectif : signer un contrat professionnel. Il passe plusieurs essais à Toulouse ou Metz. « A Metz, on le considérait comme trop petit pour un gardien malgré son mètre quatre-vingt-cinq et à Toulouse, ils nous ont annoncé à la dernière minute qu’ils cherchaient un 2000 et pas un 2001 » explique Nelly, sa mère.
Noha peut se réconforter. Il a été convoqué pour la première fois dans l’équipe A de la sélection de Guyane début novembre. Du côté de Bastia, Noha a quitté les U19 nationaux pour intégrer l’équipe première. Julien Banghala, l’entraîneur principal du club explique : « Si Noha est là aujourd’hui, ce n’est pas un hasard ! Après, dans sa manière de jouer au foot, on sent que c’est un gamin qui n’a pas fait de centres de formation classiques. S’il a passé les 4/5 premiers mois très compliqués chez nous, durant la deuxième partie de saison, il nous a été d’une grande aide et aujourd’hui il en est récompensé ».
Après sa récente victoire contre Épinal (3-1), le Sporting se déplaçait à Bobigny (3e à un point) début novembre pour le choc de la 11e journée. Les Corses ont remporté le match 3-1 .
Noha n’a pas le choix et ne veux rien lâcher. Surtout lorsque l’on connaît la qualité du système de formation français. Un chiffre : sur les 736 joueurs ayant participé à la dernière Coupe du monde de football, 52 sont nés et ont été formés en France. Un nombre record qui donne de l’espoir.
Un gardien de foot guyanais d’abord joueur de champ
Huit ans plus tôt, Noha est à plus de 7000 kilomètres de la région parisienne, à Saint-Laurent-du-Maroni en Guyane.Il fait ses premiers pas de footballeur dans le club local guyanais Cosma-Foot. Un club qui a notamment formé la jeune guyanaise, championne d’Europe des U19 avec l’équipe de France, Oriane Jean-François. Il y remporte le titre de champion dans la catégorie U13.
Si Noha débute comme joueur de champ, il s‘éprend très jeune pour le poste de gardien de but. C’est lors d’un tournoi junior à l’âge de 8 ans et alors qu’il joue au Cosma, que Noha décide d’aller dans les cages. « Il voulait absolument gagner la compétition ! » raconte Nelly Desmangles, sa mère.
Ses modèles de gardiens de but sont Guyanais. Bernard Lama, champion de monde 1998 avec l’équipe de France, Mike Maignan, gardien du Losc ou Donovan Léon évoluant à Brest. Mais également internationaux comme Steve Mandanda (OM) ou Manuel Neuer (Bayern Munich). « Ils me donnent de l’espoir d’y arriver et me poussent à me dépasser à chaque entraînement ! » explique Noha.
De Saint-Laurent-du-Maroni à l’Ile-de-France
Arrivé seul dans la métropole, Noah, 15 ans, a pu compter sur son frère âiné Marvin, qui l’aide à trouver son premier club hexagonal. Ce sera L’US Palaiseau. Ce frère, lui-même ancien joueur de football, a évolué au centre de formation de Tours, avant de se reconvertir éducateur sportif d’un club local guyanais.Noha quitte l’US Palaiseau au bout d’un an car il a besoin d’entraînements spécifiques aux gardiens de but : son poste. Il rejoint la Jeunesse d’Aubervilliers et son entraineur Samy Guenfoud qui se souvient très bien de Noha.
«C’était un gamin cohérent avec un très bon niveau de jeu balle au pied. Une force. Être gardien c’est ultra difficile car c’est un poste qui demande une vision globale du terrain et une bonne communication avec ses coéquipiers. Il avait la particularité d’être très bon sur sa ligne » ajoute Sami Guenfoud.
Une mère dévouée
« S’il devient professionnel, je serais la maman la plus heureuse du monde et s’il joue en CFA je le serais aussi. Ce qui compte pour moi c’est avant tout que mon fils soit heureux tous les matins lorsqu'il va à l’entraînement » explique celle qui a tout sacrifié pour lui.Nelly admet qu’elle aide financièrement son fils en lui envoyant un peu d’argent de poche. « En ce moment ça va mieux parce qu’il est dans l’équipe A et qu’il va toucher les primes de match ». Cette aide maternelle permet à Noha de hausser son niveau de jeu.
Son ancien entraîneur, Samy Guenfoud conclu en expliquant que si Noah est à Bastia depuis 2 ans, c’est que le club croit en lui.
« Les Corses ne rigolent pas, si le gamin n’est pas bon, ils ne l’auraient pas gardé »
Sami Guenfoud, entraîneur du club Jeunesse Aubervilliers A.S
La rude loi du football
Aujourd’hui, Noha évolue au Sporting Club de Bastia. Un club en National 2 mais qui fonctionne comme un vrai club pro. « J’ai deux entraînements par jour et je sens que je progresse tous les jours » explique Noha.Son objectif : signer un contrat professionnel. Il passe plusieurs essais à Toulouse ou Metz. « A Metz, on le considérait comme trop petit pour un gardien malgré son mètre quatre-vingt-cinq et à Toulouse, ils nous ont annoncé à la dernière minute qu’ils cherchaient un 2000 et pas un 2001 » explique Nelly, sa mère.
Noha peut se réconforter. Il a été convoqué pour la première fois dans l’équipe A de la sélection de Guyane début novembre. Du côté de Bastia, Noha a quitté les U19 nationaux pour intégrer l’équipe première. Julien Banghala, l’entraîneur principal du club explique : « Si Noha est là aujourd’hui, ce n’est pas un hasard ! Après, dans sa manière de jouer au foot, on sent que c’est un gamin qui n’a pas fait de centres de formation classiques. S’il a passé les 4/5 premiers mois très compliqués chez nous, durant la deuxième partie de saison, il nous a été d’une grande aide et aujourd’hui il en est récompensé ».
Après sa récente victoire contre Épinal (3-1), le Sporting se déplaçait à Bobigny (3e à un point) début novembre pour le choc de la 11e journée. Les Corses ont remporté le match 3-1 .
#AFBSCB | 1️⃣-2️⃣
— SC Bastia (@SCBastia) November 10, 2019
Questa vittoria face prò ! Eccu a gioia Bastiaccia dopu à u scontru ! ⚪️🔵
Forza Bastia ! pic.twitter.com/OcU27r0qS7
Noha n’a pas le choix et ne veux rien lâcher. Surtout lorsque l’on connaît la qualité du système de formation français. Un chiffre : sur les 736 joueurs ayant participé à la dernière Coupe du monde de football, 52 sont nés et ont été formés en France. Un nombre record qui donne de l’espoir.