🎩 "Nous, les femmes on n'est pas des joujous !" Des victimes de violences intrafamiliales en PolynĂ©sie tĂ©moignent

Entendez-nous ! Violences intrafamiliales en Polynésie
Les violences intrafamiliales sont un fléau en constante progression en Polynésie. C'est dans l'intimité du foyer que l'on court le plus de risques. Ce documentaire livre le récit poignant des victimes. Une invitation à suivre des professionnelles de la justice, de la police et du social au plus prÚs de leurs actions sur le terrain, pour mieux appréhender la complexité de ce fait sociétal encore tabou au fenua.

Souvent c'est la honte qui empĂȘche la victime de venir dĂ©noncer les faits, le non-dit, la famille.

Travailleuse sociale

DerriĂšre l'image paradisiaque de la PolynĂ©sie se cache une triste rĂ©alitĂ© : les violences intrafamiliales. Ces drames familiaux peinent Ă  se laisser observer dans l’univers clos du foyer.  RapportĂ© Ă  la mĂȘme population, ce territoire d'Outre-mer compte deux fois plus de victimes que dans l’Hexagone. Les chiffres de ces violences interpellent et touchent toutes les classes sociales. En 2015, celles-ci reprĂ©sentaient dĂ©jĂ  pas moins de 70 % de l’ensemble des violences aux personnes. 

C'est au sein mĂȘme des familles que l'on court le plus de risques. Il existe un mutisme sur ce sujet. La honte et l'entourage empĂȘchent les victimes de parler. Mais, par un Ă©lan de vie et de courage, certaines arrivent Ă  fuir. Malheureusement, les blessures sont ancrĂ©es Ă  vie chez ces jeunes femmes.

Sur fond de dĂ©tresse sociale, d’addiction, c’est par le rĂ©cit poignant des victimes, mais aussi lors d'auditions d’auteurs de violences que la rĂ©alisatrice Laurence Generet en dĂ©chiffre les contours dans le documentaire : Entendez-nous, violences intrafamiliales en PolynĂ©sie.

Elle suit le parcours de PolynĂ©siennes qui luttent contre ces violences conjugales et nous ouvrent les portes de leur quotidien. À travers leurs tĂ©moignages et ceux de victimes dĂ©couvrez des tragĂ©dies qui se cachent Ă  l’ombre des regards. 

Professionnelles engagées auprÚs des victimes de violences intrafamiliales

Des femmes engagĂ©es sur le terrain 

Investies corps et Ăąme dans la lutte contre ces violences, des professionnelles de la justice, de la police et du social luttent quotidiennement sur le terrain. Elles font de l’accompagnement une rĂ©elle prise en charge des victimes avec une Ă©coute et un soutien nĂ©cessaires.

Wendy Otomimi, juriste Ă  l’association Te rama Ora, Wendy Lichao-Maoni, travailleuse sociale Ă  l’association Emauta, pour redonner l’espoir, et Vaitukuaki Allain, psychologue clinicienne Ă  l’association Te rama Ora, aident ces victimes qui vivent un quotidien rempli de peur et de violences souvent rĂ©pĂ©tĂ©es.  Pour mieux comprendre comment et pourquoi la famille forme parfois un espace de tensions exacerbĂ©es, aussi bien par la dĂ©tresse sociale (alcool, drogues, prĂ©caritĂ© Ă©conomique...) que l’absence totale de verbalisation ou le manque d’intimitĂ© dans l’univers clos du foyer, la camĂ©ra de la rĂ©alisatrice suit Ă©galement Karine Vincent, major Ă  la Brigade de la famille de la Police nationale de Papeete. Elle auditionne et prend en charge les auteurs de violences sur le district de Papeete et Pirae. Et, sous son regard acĂ©rĂ©, leur parole passe rapidement du dĂ©ni aux aveux.

Écoutez le tĂ©moignage Wendy Otomimi qui vient en aide aux victimes, aprĂšs avoir elle-mĂȘme subi des violences : 

Des témoignages forts de victimes

Dans le livre de ces brutalitĂ©s, des chapitres s’écrivent encore chaque jour. La force des tĂ©moignages de Vaiana, Lisa, Lina ou encore NoĂ©mie, la puissance des scĂšnes racontĂ©es, deviennent les moteurs de ces jeunes femmes engagĂ©es dans ce combat.      

Écoutez le tĂ©moignage de NoĂ©mie, victime de violences conjugales. Elle a fini par dĂ©noncer son conjoint suite au viol de sa petite sƓur de 13 ans : 

Des structures d'aide aux victimes 

À Tahiti, il existe aussi un foyer catholique, le Bon Samaritain, qui est le seul centre d'accueil d'urgence du territoire en capacitĂ© de prendre en charge des victimes, mais aussi des auteurs de violences conjugales. Une convention a Ă©tĂ© Ă©tablie entre le parquet et l'association Emauta, pour redonner l’espoir pour mettre en place un dispositif judiciaire d'Ă©loignement de l'auteur du domicile familial, pour Ă©viter la case prison. Ces moyens mis en place sont naissants.

La maison associative Association Te Vai Hotuarea

Si la violence touche majoritairement les 30-40 ans, la jeunesse n'est malheureusement pas Ă©pargnĂ©e. Des actions sont menĂ©es rĂ©guliĂšrement pour endiguer ce flĂ©au dans des maisons associatives. Des foyers accueillent Ă©galement des jeunes filles mineures ou majeures avec leurs bĂ©bĂ©s, en situation d'errance, pour Ă©viter la rue. Des jeunes mĂšres pour qui le quotidien n'est pas toujours Ă©vident. 

Ce film rĂ©vĂšle une rĂ©alitĂ© sociĂ©tale qui s’incarne dans des histoires intimes et personnelles. Un documentaire important pour porter un dĂ©bat public sur des maux dont nous tardons Ă  trouver le remĂšde.

L'intĂ©gralitĂ© du documentaire Entendez-nous ! Violences intrafamiliales en PolynĂ©sie est Ă  retrouver ici. 

Si vous ĂȘtes vous aussi victime ou tĂ©moin de violences faites aux femmes, appelez le 3919 (87 76 52 50 ou 87 24 12 22 ou 40 43 20 41 pour la PolynĂ©sie).

Les numéros sont gratuits, anonymes et accessibles 24h/24 et 7j/7.

DurĂ©e : 52 min
RĂ©alisation et Ă©criture Laurence Generet
Production :
13 Prods, avec la participation de France Télévisions
© 13 Prods, 2023