Nouvelle-Calédonie : une candidate aux législatives veut défendre "les droits autochtones"

Habitants de la commune de Belep, en Nouvelle-Calédonie, en février 2017.
Une enseignante a annoncé sa candidature aux législatives de juin prochain en Nouvelle-Calédonie pour demander une plus grande "reconnaissance" des droits du peuple autochtone kanak, admettant toutefois une meilleure situation qu'en Guyane, a-t-elle indiqué vendredi.
Les Amérindiens de Guyane et les Kanaks de Nouvelle-Calédonie constituent les seuls peuples autochtones de la République française, selon les critères de l'ONU.
           
"Notre plus grande motivation est l'approche du scrutin d'autodétermination et ses enjeux", a déclaré à l'AFP Germaine Némia Bishop, essentiellement soutenue par un syndicat de l'enseignement indépendantiste, l'UGPE. Au terme d'un processus de décolonisation progressif engagé par l'accord de Nouméa en 1998, un référendum sur l'indépendance aura lieu au plus tard en novembre 2018.
           
"Plus de 90% de la population carcérale est kanak, il n'y a quasiment pas d'avocats, d'ingénieurs ou de médecins kanak, la déscolarisation précoce est très importante, les politiques de rééquilibrage n'ont pas freiné l'exode rural", a déclaré l'enseignante, en lice dans la première des deux circonscriptions de l'archipel.

           

Plus de 90% de la population carcérale est kanak, il n'y a quasiment pas d'avocats, d'ingénieurs ou de médecins kanak, la déscolarisation précoce est très importante, les politiques de rééquilibrage n'ont pas freiné l'exode rural" (Germaine Némia Bishop)













Elle réclame notamment l'application en Nouvelle-Calédonie de la déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones de 2007, qui permettra selon elle "une réelle prise en compte des chefferies" kanak dans la gestion de l'île.
           
En février dernier, la Commission nationale consultative des droits de l'Homme (CNCDH) avait estimé dans un avis que les "peuples autochtones" des Outre-mer, continuent à subir une marginalisation et un manque d'accès aux droits, dans une France qui ne reconnait pas formellement ces peuples.
           
Faisant allusion à la crise qui secoue actuellement la Guyane, Mme Némia Bishop a mis en avant les "avancées" obtenues en Nouvelle-Calédonie tout en estimant qu'il restait "beaucoup à faire au niveau social et culturel", "si on veut éviter des dérapages similaires".
L'accord de Nouméa, constitutionnalisé, reconnait "pleinement l'identité" et la légitimité des revendications du peuple kanak. Les Kanaks représentent 40% de la population totale de Nouvelle-Calédonie.