La quasi-totalité des périmètres de protection des captages en eau de Nouvelle-Calédonie est dégradée, essentiellement à cause des incendies, mais aussi de la mine et des espèces envahissantes, menaçant la ressource en eau, a révélé une étude du Fonds mondial pour la nature (WWF).
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"On tire la sonnette d'alarme pour alerter les pouvoirs publics sur l'état de la forêt calédonienne", a déclaré à l'AFP Emma Do Khac, coordonnatrice des programmes forêts au WWF de Nouméa.
Pendant six mois, l'ONG a dressé un état des lieux des "chateaux d'eau" naturels de l'île, évaluant, notamment grâce à des images satellite, la conservation des
forêts humides autour des captages hydriques. "Nos conclusions montrent que 90% de la surface de ces périmètres est dégradée et 53% très dégradée", a indiqué l'ingénieur forestier, citant les incendies comme principaux responsables de cette situation.
Entre 15 et 20 000 hectares partent en fumée chaque année
A Dumbéa (commune voisine de Nouméa), où un violent incendie a frappé fin 2005 la montagne des sources, réserve en eau du Grand Nouméa, plus de 99% du périmètre de protection des captages en eau (PPCE) sont mal en point. "Le rythme de dégradation est affolant alors que la réparation est très longue", a déclaré Emma Do Khac, estimant que l'alimentation en eau potable était "durablement menacée".
L'exploitation des mines de nickel et les espèces envahissantes, tels que le cerf et le cochon sauvage, sont également incriminées dans la détérioration du rôle d'éponge que jouent les forêts. "Dans un contexte de changement climatique avec des phénomènes cycloniques plus intenses, une concentration des pluies et des sécheresses plus violentes, ce constat est encore plus alarmant", a-t-elle indiqué.