"Je suis à disposition pour discuter (en visioconférence) et si les responsables du FLNKS veulent venir jusqu'à Paris pour me rencontrer et pour organiser le tour de table, je les accueillerai", a déclaré le ministre des Outre-mer dans une interview accordée à la chaine Calédonia. "S'ils estiment qu'il y a urgence à pouvoir en discuter au plus haut niveau et que l'État reprenne la main sur ce dossier, j'attends tout le monde, rue Oudinot, à Paris, pour engager le dialogue qui s'impose", a également indiqué Sébastien Lecornu. Les explications de NC la 1ère :
Sébastien Lecornu s'exprimait à l'issue d'une réunion à distance sur le nickel dans le cadre de discussions sur l'avenir politique de l'île, à laquelle ont participé les non indépendantistes mais que le FLNKS a décidé de boycotter compte tenu du dossier explosif de la reprise du l'usine de Vale.
Cession de l'usine
Adossée au riche gisement de Goro (sud), l'unité a été officiellement cédée mercredi à un consortium calédonien et international, avec le négociant en matières premières, Trafigura, auquel sont farouchement opposés les indépendantistes, appuyés par un syndicat et les autorités traditionnelles kanak. Depuis lundi, l'archipel est en proie aux violences qui ont culminé jeudi par une prise d'assaut du site industriel, repoussé par les gendarmes, qui a conduit à l'évacuation en urgence du personnel et à l'arrêt complet des installations.
"Personne n'a à gagner aux violences, je les condamne avec la plus grande fermeté. Les 3.000 salariés (usine et sous-traitance) ne peuvent pas être la variable d'ajustement", a expliqué Sébastien Lecornu.
Les indépendantistes soutenaient une offre de rachat concurrente, écartée par Vale, associant intérêts publics calédoniens et Korea Zinc, avant que ce dernier n'annonce lundi son retrait de la course. Le FLNKS et ses alliés ont accusé l'Etat d'avoir fait "de l'activisme diplomatique" pour que le groupe coréen se retire de cette affaire sensible. "Ces sont des accusations très graves. Jamais la France n'a fait pression, au contraire la France a demandé à un pays ami, la Corée du sud, de nous mettre en contact avec Korea Zinc. Korea Zinc n'a jamais donné suite", a assuré le ministre.
La réponse du FLNKS
Quelques heures après cet appel au dialogue, le FLNKS a fait savoir qu'il accepte de discuter avec Sébastien Lecornu et va "alléger" sa mobilisation sur le terrain. Invité du journal de NC la 1ère, Raphaël Mapou, porte-parole du collectif "Usine du Sud : usine pays" s'est montré lui aussi ouvert à un retour à la table des négociations : "Il faut structurer un dialogue sur des bases saines (...) L'idée de rencontres est nécessaire, mais ça suppose qu'on discute sereinement".
Thierry Santa satisfait de cette ouverture
Invité d'une édition spéciale de NC la 1ère, le président du gouvernement de Nouvelle-Calédonie, Thierry Santa s'est dit "très heureux" que cette main tendue soit saisie. "Je suis content que nos camarades indépendantistes prennent ce chemin".