"Je soutiens la lutte du peuple corse et je comprends la colère des jeunes, née d'un enchainement de situations et de promesses non tenues, mais je ne soutiens, ni n'encourage la casse et la violence", a déclaré M.Wamytan, figure historique de la lutte kanak et de l'Union Calédonienne (FLNKS).
"Je ne suis pas tout à fait étonné de ce qui est arrivé (...) car c'est ce qui se passe quand le pouvoir de tutelle ne veut pas discuter avec des peuples qui sont en lutte pour leur identité, pour leur dignité, pour leur indépendance ou pour leur autonomie", a-t-il également déclaré.
Convention de partenariat entre Corse et Nouvelle-Calédonie
Après de violentes émeutes urbaines en Corse, consécutives à l'agression d'Yvan Colonna en prison, le gouvernement s'est dit prêt "à aller jusqu'à l'autonomie", à la condition d'un retour au calme. Roch Wamytan, qui s'était rendu dans l'île de beauté en mars 2018 quelques semaines après une visite d'Emmanuel Macron, a indiqué que les élus nationalistes qu'il avait rencontrés ressentaient "une colère sourde" envers l'État ainsi qu'un intérêt pour la situation calédonienne.
"Toutes leurs revendications fondamentales avaient reçu une fin de non-recevoir. Ils m'ont demandé comment nous avions fait, comment fonctionnait l'accord de Nouméa et voulaient s'en inspirer", a déclaré Roch Wamytan, qui a signé en octobre 2019 une convention de partenariat entre le Congrès de Nouvelle-Calédonie et l'Assemblée de Corse.
L'accord de Nouméa, dont Roch Wamytan, alors président du FLNKS, est l'un des signataires en 1998, a doté la Nouvelle-Calédonie d'une autonomie, qui s'élargit progressivement à la faveur de transferts de compétences de l'État au gouvernement local. Cet accord de décolonisation, inscrit dans la Constitution, reconnait l'existence du "peuple kanak et de son identité", crée une citoyenneté calédonienne fondée sur un accès prioritaire au marché de l'emploi et au droit de vote pour les élections locales tandis que les langues kanak sont considérées "avec le français, comme des langues d'enseignement et de culture".
Avec le troisième référendum sur l'indépendance du 12 décembre dernier, marqué par une victoire écrasante des partisans du maintien dans la France (96,5%) après le refus des indépendantistes de participer au scrutin, l'accord de Nouméa arrive à son terme.