"C'est encore un coup de force de l'État sous la pression d'une partie de la droite pour nous imposer un comité des signataires 'de l'accord de Nouméa) alors qu'on souhaite d'abord des réunions bilatérales avec l'État", a réagi Charles Washetine, porte-parole du Palika-FLNKS, dénonçant un "État totalement sorti de sa neutralité".
Après avoir annoncé au début du mois sa venue en Nouvelle-Calédonie le 26 juillet, avec Jean-François Carenco, ministre délégué chargé des Outre-mer, Gérald Darmanin a à la place convié samedi par un communiqué les dirigeants calédoniens à se réunir en Comité des signataires en septembre à Paris.
La réunion de cette instance, qui veille à l'application du processus de décolonisation de l'accord de Nouméa (1998), permettra "de clôturer le cycle des référendums et d'engager les discussions sur l'avenir de l'archipel au sein de la République française", a précisé M.Darmanin sur Twitter, ajoutant qu'il se rendrait ensuite "sur place".
Un référendum contesté par les indépendantistes
Il s'agira du premier comité des signataires depuis les trois référendums sur l'indépendance de l'archipel du Pacifique sud en 2018, 2020 et 2021, tous remportés par les pro-France. Le troisième a été largement gagné par les loyalistes (96,5%), du fait du boycott des indépendantistes, qui réclamaient le report du scrutin en raison de la crise sanitaire et dénoncent depuis son "illégitimité".
"Nous, on n'ira pas (à Paris). S'il y a une discussion, c'est ici chez nous et dans le cadre de bilatérales (avec l'État), pas d'un énième comité des signataires", a averti Daniel Goa, président de l'Union calédonienne et porte-parole du FLNKS.
La coalition indépendantiste se réunit samedi en convention pour officialiser sa position. En revanche, Christopher Gygés, porte-parole de la confédération Ensemble!, s'est félicité de l'initiative de Gérald Darmanin "pour clôturer l'accord de Nouméa et ouvrir les prochaines discussions sur la base du choix des Calédoniens qui est de rester dans la France".
Président du Rassemblement-LR, Thierry Santa a qualifié cette réunion à Paris "de bonne chose", tout en estimant qu'il aurait été "pertinent d'envoyer une mission préalable ici pour s'assurer qu'elle serve véritablement à quelque chose et que tout le monde soit présent".