Nouvelle-Calédonie : les loyalistes redoutent une démobilisation de leur électorat

Les partis loyalistes de Nouvelle-Calédonie ont appelé jeudi leur électorat à la mobilisation lors du référendum sur l'indépendance du 12 décembre, redoutant une forte abstention en raison de la non participation de leurs adversaires indépendantistes et du contexte sanitaire.

"Il importe que la mobilisation du camp non indépendantiste reste totale, afin de démontrer qu'il reste majoritaire et uni pour souhaiter le maintien de la Nouvelle-Calédonie au sein de la République française", a exhorté Thierry Santa, président du Rassemblement-LR dans une lettre aux Calédoniens. Le 12 décembre, 185.004 électeurs calédoniens devront pour la troisième et dernière fois répondre à la question : "Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ?". 
    
Deux précédents scrutins les 4 novembre 2018 et 4 octobre 2020, organisés dans le cadre du processus de décolonisation de l'accord de Nouméa, ont été remportés par les pro-France avec 56,7% puis 53,3% des suffrages. Invoquant l'impossibilité d'organiser "une campagne équitable" alors que la Nouvelle-Calédonie est touchée depuis début septembre par une épidémie de Covid-19, les indépendantistes ont décidé de ne pas participer au vote dont ils souhaitaient le report à septembre 2022.       
    
Un taux d'incidence toujours au dessus de 100 cas pour 100.000 habitants
"Tout le monde peut se dire, c'est gagné il n'y a pas d'enjeu et ce n'est pas la peine d'aller voter le 12. Et comme politiquement, les indépendantistes vont s'attribuer la totalité des abstentions, il faut être attentif à cela", a expliqué à l'AFP Philippe Michel, directeur de la campagne du parti de centre droit, Calédonie Ensemble (CE). "Ce référendum va déterminer l'avenir de notre pays et celui de nos enfants. C'est donc impératif d'aller voter", a de son côté déclaré sur la radio RRB la maire de Nouméa, Sonia Lagarde.      
    
Toutefois, compte tenu du contexte sanitaire avec une épidémie en repli mais un taux d'incidence toujours au dessus de 100 cas pour 100.000 habitants (112), les loyalistes sont contraints de mener une campagne misant essentiellement sur le numérique. "On va faire des Facebook live plusieurs fois par semaine, diffuser un petit film et aussi quelques réunions avec une jauge limitée à 30 personnes", a précisé Philippe Michel. Une stratégie également adoptée par "Les Voix du non", regroupant les principales formations non indpendantiste, et qui tient chaque soir des "réunions de proximité".